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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 20:12

Avez-vous entendu parler des « lendits scolaires » ? Voici un peu d’histoire : « Le pays est traumatisé par la défaite militaire de 1870.  La revanche organise les prises de décision. L’idée que la victoire allemande est due à la qualité de la formation des soldats allemands s’impose, ce sont les instituteurs allemands qui ont gagné la guerre. Donc c’est à l’école que va se préparer la revanche. A l’école communale primaire où tous les enfants sont scolarisés, le choix est mis sur des mouvements d’ordre. Les élèves sont alignés par groupes nombreux, plus de 50, dans un espace réduit (cours de récréation) et répètent  des mouvements d’ensemble présentés par un instructeur perché sur un plinth pour dominer la situation, l’accent est mis sur la rigueur avec laquelle le geste est répété et sur la coordination de l’ensemble. “Une bonne séance de gymnastique se reconnaît à la rigueur de l’exécution et au sérieux qui y règne”. La gymnastique de tradition militaire, les défilés au pas cadencés, complètent la formation. C’est l’origine des Lendits. »

 Puis survint la boucherie de 14/18 suivie de l’hystérie planétaire de 39/45. Les années 50 virent réapparaître les lendits. Dans chaque école de village, dans chaque cours complémentaire (c’était le collège des petits chefs-lieux de canton), on organise d’interminables séances de répétitions d’enchaînements de mouvements de bras et de jambes, toujours les mêmes et en cadence. Puis un beau jour, on rassemble sur un stade tout ce petit monde en chemisettes blanches et shorts bleu marine, devant un public de parents, tout émus et de notables du canton, tout rengorgés à la vue de ce spectacle de masse qu’on aurait apprécié dans les manifestations des républiques populaires.

Je ne supportais pas ça. Déjà que je détestais les sports collectifs. Je ne pouvais pas faire les mêmes gestes que les autres, en même temps que les autres. Je trouvais ça ennuyeux, inutile, avilissant : je ne pouvais pas concevoir qu’on m’oblige à pratiquer une activité à laquelle je ne trouvais aucun intérêt.

J’ai toujours détesté les mouvements de masse, les séances de maniement d’armes, les exercices collectifs, en ligne...  et la répétition sempiternelle des mêmes gestes jusqu’à plus soif. Alors, quand j’ai commencé à aborder la notion de Kata...

J’ai commencé l’étude du Kenjutsu il y a... 40 ans ! Hiroo Mochizuki entreprit de nous enseigner Itsutsu no Kata dont il avait de vagues souvenirs et qui ne s’appelait donc que Kenjutsu en ces temps anciens. Nous étions loin du style Sugino... C’était un Kenjutsu de contact. Probablement très marqué de style Yoseikan. J’ai retrouvé mes notes de l’époque, sous forme de 2 fiches agrafées, j’ai malheureusement perdu la 3ème censée décrire la phase finale. En voici la copie : un document historique, auquel vous pardonnerez la méconnaissance du vocabulaire technique. 

 

KEN-JUTSU

Cérémonial comme Kumidatchi

TORI avance )

UKE recule    ) 2 pas

TORI arme Inno Kamae (intention de frapper yoko men)

UKE frappe 2 fois men (armé sur l’épaule gauche) en reculant à chaque fois le pied droit.

UKE avance   ) ..... marque tsuki à la fin

TORI recule ) 2 pas -> puis manifeste de nouveau son intention d’attaquer

UKE frappe men en armant sur l’épaule (déplacement normal)

TORI bloque sur la droite en esquivant hiraki jambes fléchies et repousse UKE en arrière en tsubazeriai en avançant pied gauche – Uke fait 2 pas sautés vers l’arrière

TORI arme Jodan ) Tori avance D-G puis prend la distance

UKE arme Gedan   )  exacte en glissant G avec les orteils

TORI frappe men en posant la pointe du pied droit

UKE contre, hiraki à droite, sabre sur l’épaule gauche

TORI enchaîne sur le même pas que Men un coup aux côtes en posant le pied

UKE contre en abaissant le sabre de TORI grand nagashi D pivot (le sien pointe en l’air) et attaque de bas en haut sous le bras après avoir dévié le sabre de Tori vers l’extérieur et en avançant le pied gauche

TORI esquive en reculant le pied droit, pivot du buste sens des aiguilles d’une montre, tsuka vers le haut il frappe sur la lame de UKE vers le bas et porte MEN

Uke lâche la main gauche, abaisse le sabre le long du flanc droit, saute vers l’arrière (pied gauche en avant) et effectue hiraki à gauche. Il reprend le sabre à 2 mains et attaque men en reculant G et avançant D

TORI pied D en avant en décrivant un cercle du sabre de D à G et bloque sabre incliné vers la D pointe en l’air. Il déplace légèrement le pied G vers l’avant G pour venir face à UKE qu’il repousse

UKE saute de 2 pas en arrière et se retrouve genou G au sol, gedan no kamae

TORI arme jodan, pied gauche en avant, et attaque MEN

UKE esquive hiraki à D et bloque au dessus de sa tête main G glissée vers la pointe (celle-ci plus haute et avancée que la poignée)

UKE attaque le flanc gauche de TORI qui esquive par une légère rotation des hanches vers la G sabre vertical pointe vers le haut

UKE attaque le poignet droit de TORI en tranchant vers l’avant par en-dessous

TORI esquive en reculant pied D, bloque (sabre pte en l’air) de G à D et frappe le Kote D de UKE

UKE esquive en repoussant la lame de TORI vers la D et fait un tsugi-ashi sauté vers l’arrière

TORI saute en arrière

TOUS DEUX arment Inno Kamae

TORI attaque Yoko-Giri horizontal, base du cou en avançant le pied D

 

 
Hiroo Mochizuki avait publié en janvier 70 un petit livre : Les Arts Martiaux Traditionnels, où étaient présentés succinctement, mais avec de jolies photos, le Iaï Do, le Naginata Jutsu, le Bo Jutsu, le Tanto Jutsu.

Je fus particulièrement séduit par le Naginata Jutsu et je décidai de travailler ce Kata et de le présenter en démonstration.

Un ami, fort habile, entreprit de fabriquer un Katana et une Naginata. Il ne nous manquait que les dimensions. Nous les avons trouvées dans un ouvrage en anglais qui donnait bien les côtes du Katana, mais en pouces, bien sûr. Il suffisait d’effectuer les conversions en millimètres.

Il semblerait qu'il y ait diverses sortes de pouces, car il sortit de nos calculs un énorme cimeterre en acier inoxydable, avec tsuba assortie en bronze et tsuka en rondelles de cuir. La lame de la Naginata avait les mêmes proportions. Qu'importe, nous présentâmes notre numéro et le public fut impressionné, surtout quand l'énorme Katana se planta lourdement dans le plancher suite à une fausse manœuvre, ou quand la redoutable lame de la Naginata me frôla la gorge !

En ce temps-là, nous commandions beaucoup de matériel chez un marchand parisien. C'était intéressant, car à chaque livraison était joint un chèque-cadeau, ce qui me permit de m'offrir mon premier hakama présentable, en tergal.

Nous n'osions plus présenter notre numéro de Naginata Jutsu avec notre énorme Katana cimeterre et, un de ces samedis où nous nous rendions au cours de l'ASPP, au Dojo de la rue Massillon, nous décidâmes d'aller voir les Iaito de notre fournisseur.

Un vendeur nous présenta les différents modèles. Il y en avait à lame d'aluminium, horribles, à neuf cents francs, et d'autres à lame en inox, assez jolis, mais à mille deux cents francs. Une fortune ! Mon ami Guy tenta plus ou moins de marchander et ne fit que s'attirer les protestations du vendeur. Nous avons un peu le verbe haut, en Normandie, et je crois que nous discutions fort, bien que calmement. Et de la mezzanine, au-dessus de nous, une voix demanda : « Que se passe-t-il ? » Le propriétaire de la voix apparut au-dessus de la rambarde.

« Ces messieurs trouvent que nos Katana sont trop chers ! », dit le vendeur. L’autre personnage nous regarda puis dit : « Ah ! C'est monsieur Tellier ! Pour lui, c'est six cents francs ! ».

Comment me connaissait-il ? Je ne l'ai jamais su. J'appréciai beaucoup la remise de 50%, mais six cents francs en 1972, c'était encore une petite fortune pour un modeste instituteur de campagne et l'achat ne se fit pas. (Notez que je me suis acheté un Iaito à lame inox pour quatre cent cinquante francs en 1982 !).

Mais Guy rêvait de son Katana. Lui aussi était un habile manuel. Il avait même été un peu forgeron. Il trouva quelqu'un, dans la région rouennaise, qui possédait un vilain Iaito en duralumin. Il traça le contour de la lame sur un carton. La reproduisit sur une plaque d'inox de cinq millimètres d'épaisseur. La découpa à la cisaille. La lima longtemps, longtemps. La polit finement, finement. Acheta un bois léger et façonna un étui très convenable qu'il laqua. Commanda à la prof de Judo, qui se rendait au Japon, une peau de raie, pour le manche... Et il obtint finalement un remarquable Katana, en tous points satisfaisant. Et à la lame quelque peu tranchante. Il me le confia.

Toujours avec l'aide du manuel d'Hiroo Mochizuki, j'entrepris d'apprendre le Iaijutsu. Je répétais et répétais des dizaines et des centaines de fois les gestes nécessaires.

C'était pendant les cours du samedi, dans le petit Dojo tout neuf de Bois-Guillaume. J'étais très concentré, et Didier, un jeune Yudansha, se plaça en face de moi. Il se mit à grimacer, à faire toutes sortes de singeries, me croyant impassible comme les Horse Guards de Buckingham Palace. Je suis très patient, mais très violent quand les bornes sont dépassées.

« Arrête, Didier, fiche le camp ou je te coupe. »

Didier ne crut pas en ma menace et réitéra ses singeries. Alors, froidement, sans colère, je dégainai, très vite, très loin, horizontalement.

Didier sentit un bref éclair froid. N'y croyant pas, il s'essuya le front : ses doigts portaient des traces de sang. Il avait une fine estafilade horizontale, comme un coup de griffe. Il ne pouvait pas pâlir, étant déjà blême de nature, mais je crois que ses traits se creusèrent et le respect qu'il me portait devint très profond.

Une autre fois, je répétais le Gen Ryu no Kata avec Jean-Marc. Il se servait de son Bokken et j’utilisais le Katana de Guy... J'essayais de travailler la distance, mais Jean-Marc était toujours très près. Défaut acquis dans la pratique anarchique du Kendo qui nous poursuivit longtemps en Kenjutsu, nous cherchions systématiquement à toucher.

Je sentais que c'était un défaut, surtout dans l'exécution de la phase Shiho Nage, où j'étais gêné pour passer sans frapper mon adversaire. Ce que nous faisions volontiers avec le Bokken, je m'y refusais avec le sabre coupant !

Et je faisais reculer Jean-Marc, et Jean-Marc avançait toujours... Et ce qui devait arriver arriva. Il entra trop fort, je ripostai trop fort. Le kimono fut tranché. Le pantalon fut tranché. Le slip fut tranché et Jean-Marc eut une jolie entaille à la hanche. Il fallut le conduire à la clinique voisine où il récolta trois points de suture. Le Katana fut rendu à son propriétaire qui se résolut à en arrondir le fil.

 

En 1972, à Dieppe, Alain Floquet entreprit de m’apprendre le Iai Yoseikan. Toutes les séries en une séance... Bien sûr, elles ne restèrent pas très longtemps dans ma mémoire.

Mais nous avons continué à travailler très sérieusement Kenjutsu, Bojutsu, Iaijutsu, et même un peu de Iai Yoseikan.

Ce qui fit que j’ouvris un cours de Kobudo, le samedi après-midi, dès 1975. Notre pratique était restée anarchique et, imprégnée de notre formation au Kendo, nous cherchions toujours à toucher. Les coups sur la tête étaient fréquents et les blessures n’étaient pas rares. Pour preuve, ces notes prises au cours du stage de Tarbes, en 1977.

 Le dernier matin de ce stage, j'étais quelque peu fatigué et j'avais mis mes lunettes, au lieu des lentilles cornéennes, pour travailler le Ken no Kata. En ce temps-là, le contact était de règle, le jeu consistait à essayer systématiquement de toucher l'autre. J'excellais à ce genre de plaisanteries, le Kendo aidant, mais ce matin-là, j'avais peut-être mal aux cheveux. En face de moi était le petit Iwata, une boule de muscles !

Pour lui, essayer de toucher était un euphémisme. Il avait déjà fendu le front du maître quelques semaines auparavant.

Les assauts commencent. Ça m'ennuie. Un relâchement de la concentration. Un éclair rouge. Un bruit de verre brisé. Une sensation chaude et poisseuse sur la pommette... Iwata vient de m'asséner un grand coup sur l'arcade sourcilière et le verre de lunettes a volé en éclats. Je saigne abondamment et je ne vois plus clair.

 

« Pardon ! Pardon ! », implore Iwata, plié en deux, les mains jointes.

« Ça va, ça va ! »... Je vais me rincer aux lavabos.

« Pardon ! Pardon ! », implore Iwata qui me suit partout en gémissant.

 Alain Floquet alla trouver ma femme et lui dit : « Occupe-toi d’Iwata, sinon il ne va pas le lâcher d'une semelle, il m'a déjà fait le coup ! ».

J'allai voir un ophtalmologue. Plus de lentilles cornéennes pendant quelques mois, un bout de verre m'avait joliment rayé la cornée.

 Nous avons persévéré dans ce style jusqu’en 1982.

Juin 1982, les grands maîtres de l'IMAF viennent à Paris. Un grand cycle de stages est organisé à l'Université de Jussieux.

Le 16, nous allâmes, à la demande d'Alain Floquet, suivre le stage de Kobudo, munis de tout notre arsenal. Plus de cinq cents stagiaires étaient répartis dans quatre grandes salles, où l'on pouvait choisir Judo, Karaté, Aïkido Yoseikan et Kobudo. Nous étions près d'une centaine dans cette dernière salle.

Alain Floquet était accompagné d'un petit vieillard en kimono et hakama de cérémonie, véritable caricature des maîtres d'antan avec sa longue barbichette. Il nous demanda de commencer à travailler, ce que nous savions faire. Alors certains firent des Suburi, d'autres Gen Ryu no Kata. Avec mon élève Sylvain, je choisis Itsutsu No Tachi.

Le petit barbichu, les doigts dans la barbichette, regardait tout ce monde et grommelait, et une jeune Japonaise traduisait à Alain, qui parle le japonais, mais pas trop bien... Et puis, il nous voit, Sylvain et moi.

Il s'extasie d'un « Oh ! Itsutsu ! Oh ! » et puis nous explique un tas de choses que je ne comprends pas. Et il parle, et il nous explique, et il nous reprend, et nous ne comprenons rien, mais il bondit comme un cabri, il est ravi, il est heureux. Il n'a jamais vu autant de monde à un cours. Ni de si beaux équipements ! Et certains connaissent Itsutsu ! Pas très bien, mais il va le corriger...

Qui prend-il comme partenaire pour sa démonstration? Alain Roinel ! Ce gueux fit tant et tant le clown que le vieux maître se tordait de rire.

C'est ainsi que nous fîmes connaissance de Sensei Sugino Yoshio. Il avait eu un vibrant coup de foudre pour la France et tenait à revenir assurer des stages. Il tint sa promesse et souhaita vivre longtemps pour revenir souvent.

En 1983, à la demande des Caudebécais, le cours du samedi fut consacré à l’Aïkibudo et devint  École des Cadres. Le cours de Kobudo fut reporté au lundi soir et Éric Lemercier, qui venait de passer quinze jours chez maître Sugino, devint mon adjoint.

En 1984, durant deux semaines, Sensei Sugino dirigea le stage de Kobudo au Temple-sur-Lot, assisté de la jeune Eri et de son disciple préféré Daniel Dubreuil.

J'étais arrivé le samedi après-midi. J'allai à la rencontre d'Alain Floquet. Il me présenta le Maître qui me tendit sa carte de visite. Je pensai que j'aurais dû m'en faire imprimer !

J'avais quelque peu négligé le Kobudo en cours d'année et j'entrepris de le retravailler sérieusement avec mon ami Monmon. Nous commençâmes le dimanche, jour de relâche, entre deux haies, à l'abri des curieux. Dès que les premiers cliquetis retentirent, le vieux maître repéra l'origine des bruits et nous rejoignit. Nous eûmes droit à un cours particulier pendant une heure.

Quel personnage ! Quelle vitalité ! Quel don de soi ! Partout à la fois, voyant tout ! Il me fit aimer le Kobudo ! Il travaillait avec le plus de monde possible, repérait ceux qui « allaient » bien, puis les envoyait jouer les moniteurs avec les débutants. Il en gardait quelques-uns dont il s'occupait spécialement. Je fus de ceux-là.

Je me rappelle une sensation curieuse. Il était là, devant moi. Petit, chétif, au bout de mon bokken. Et je me demandai si je pouvais le toucher. Je raccourcis insensiblement ma distance, il la rectifia. J'allongeai les bras en frappant au front, il n'était plus là. Un lutin, un feu follet. Intouchable. Il ne se déplaçait pas vite, seulement au moment exact où il le fallait.

Le Sensei était partout où quelqu'un avait mal, dispensant sans compter les massages dans lesquels il est expert. Quelle leçon !

En août 1986, il me délivra le 2ème dan. Je commençais à me passionner pour cet Art exigeant qui avait eu une si belle influence sur notre pratique de l’Aïkibudo.

Et puis le mouvement se parasita. On vit apparaître des élèves pratiquant exclusivement le Kobudo qui aurait dû être un complément à l’Aïkibudo. La belle tenue bleue fit tourner la tête de certains qui commencèrent à se prendre pour Musashi... Je subodorai une sorte de climat sectaire qui m'avait déjà déplu au temps du Kendo.

Je ne supportais plus ces petits personnages qui gesticulaient une chorégraphie totalement désincarnée en poussant  des « Ya ! » et des « Yo ! » venus du fond... de la gorge. En face d’eux, j’oubliais totalement la rigueur du Kata au profit de contres qui faisaient mal aux doigts ou à la tête. « Ce n’est pas le bon enchaînement ! Ce n’est pas la bonne distance ! » M’est égal, tu n’as qu’à te protéger.

Ce qui devait arriver arriva. Je n’eus plus le goût. Je délaissai la pratique. Tout sombra dans l’oubli au cours des années. Mes armes restèrent dans leur étui. Les Musashi détenaient la vérité. Ils cessèrent de venir à mes cours. Je finis par me retirer...

Quand j’ai fait mon retour au Temple sur Lot, en 2005, j’esquivai habilement les cours de Katori Shinto Ryu. Mais cette année, Mon Maître me demanda de cesser de me faire du mal et de remonter sur le tatami, avec mes amis. On me prêta un bokken et je fus pris en charge par de nombreux pratiquants, de tous niveaux et de tous pays, apparemment ravis de m’aider à refaire surface.

À la fin de la semaine, j’avais fait remonter des tréfonds de ma mémoire les 4 katas de Ken. Et puis, avant la rentrée, je demandai à mon amie Jocelyne de m’aider à me remettre à niveau. Six séances de 4 heures m’ont permis de remémorer le Bojutsu puis le Naginatajutsu et le Iaijutsu.

Depuis, je m’impose un entraînement quotidien. L’exercice solitaire est ardu. Il faut parvenir à visualiser un partenaire. Il faut s’observer, se corriger, éviter de s’entraîner sur des erreurs et de les enregistrer.

J’ai retrouvé les sensations, les chorégraphies. Je commence à comprendre où je vais. Mes années de retraite n’ont pas été du temps perdu. Pendant que quelque chose mûrissait au chaud, je travaillais la coupe en manipulant la faux et la machette. Je m’amusais, alors, à imaginer les petits schtroumpfs avec leur belle Naginata en bois s’essouffler à tenter vainement de couper de l’herbe. J’ai toujours été porté à la raillerie et à la caricature, ce n’est pas à mon âge « vénérable » que je vais changer.

Hier, je suis allé chez mon boucher chercher un ragoût de mouton pour mon voisin. Je ne suis plus le carnivore qui salivait à la moindre odeur de viande grillée. J’aurais plutôt tendance à virer végétarien et quand il m’arrive de manger de la viande, j’ai une pensée pour l’animal qui a été sacrifié et que j’aurais été bien incapable de tuer moi-même !

Le boucher, donc, sort une carcasse de mouton de la chambre froide. De 2 rapides coups de couteau, il dégage une épaule. C’est net, propre, il a trouvé l’articulation sans hésitation. Mon regard l’amuse : « C’est facile, vous voulez essayer ? Prenez le couteau... ». Je lui réponds que je me méfie de ce qui a l’air facile, c’est toujours le fruit de nombreuses années d’entraînement quotidien. Il sourit et acquiesce, il a 25 ans d’expérience. La deuxième épaule est détachée puis un souple mouvement de poignet lui permet de sectionner la vertèbre qui retient les gigots. Il exécute un Kata parfait.

Cette maîtrise transparaît au cours de toutes ses activités dans la boucherie. Il est partout, il exécute une chorégraphie parfaite dans l’espace réduit derrière son étal. Il exerce son métier avec une élégante maîtrise. Ça paraît tellement facile.

J’ai compris à quoi sert le Kata. En fait, en lui-même, il ne sert à rien. Ce qui compte, c’est l’accumulation de compétences développées par les innombrables répétitions de gestes scrupuleusement codifiés et soigneusement reproduits jusqu’à... la perfection.

Ma femme aime repasser... C’est son Zazen. Serviettes, chemises, jupes, napperons, tout paraît si simple, si évident, si facile. Elle repasse en contemplant le paysage, en observant les oiseaux, comme si ses mains agissaient seules, aidées parfois d’un simple coup d’œil sur son ouvrage.

En rentrant du stage du Temple sur Lot, j’ai entrepris de laver mon kimono et mon hakama. Rien de bien difficile. Ensuite, je les ai repassés. J’y suis arrivé, je suis loin d’être maladroit. Mais j’ai rencontré de nombreuses difficultés, j’y ai passé beaucoup de temps. Et le résultat n’est peut-être pas aussi proche de la perfection qu’il l’aurait été avec mon experte en repassage.

J’ai enfin compris à quoi sert le Kata. Quel qu’il soit. On choisit celui-ci parce qu’on le trouve sympathique, qu’il nous convient, qu’on se sent en harmonie avec lui. Il n’y en a pas de meilleur ou de plus mauvais. Ce qui compte, c’est de l’aimer, de l’apprivoiser, de le maîtriser, de se laisser apprivoiser, aimer par lui. Quitte à en changer si on s’est fourvoyé. Arts martiaux, arts plastiques, musique... L’un ou l’autre ou les deux, les trois... Mais surtout trouver le bon et l’accompagner jusqu’au bout. Et permettre à nos compétences cachées de monter à la surface, de se mettre au jour. J’ai souvent dit à mes élèves en difficulté devant un exercice : « Qu’est-ce que vous savez bien faire ? Dans quel domaine êtes-vous habile ? Abordez cette technique comme vous aborderiez le repassage d’une chemise, comme vous vous attaqueriez à un mur d’escalade, comme vous interprèteriez un gimmick à la guitare. Dessinez ce mouvement comme une belle calligraphie... ». Mais faites-le aussi comme si votre vie en dépendait car il s’agit d’un Art martial, pas tout à fait d’un art comme les autres.

Voici deux citations, deux pistes de réflexions, deux sujets à controverse, qui illustrent bien ce que j’ai essayé d’exprimer dans cet article.

 Ce texte serait une citation d’un chamane Yaki. Même si c’est une invention de Carlos Castaneda, je le trouve très intéressant :

 « Un chemin n’est après tout qu’un chemin. Si l’on a l’impression de ne pas devoir le suivre, inutile d’insister. Mais pour parvenir à une telle clarté, il faut mener une vie bien réglée. Ce n’est qu’alors que l’on comprend qu’un chemin n’est qu’un chemin et qu’il n’y a rien de mal ni pour soi ni pour les autres à le quitter, si c’est ce que votre cœur vous dit de faire. Vous vous poserez alors une question et une seule : « Ce chemin a-t-il un cœur? ». Tous les chemins sont pareils, ils ne mènent nulle part. Ce chemin possède-t-il un cœur? S’il en a un, le chemin est bon. Sinon, à quoi bon? Les chemins ne conduisent nulle part, mais celui-ci a un cœur, et celui-là n’en a pas. Le premier vous rendra fort, l’autre faible. Un chemin qui a un cœur est facile : on n’a pas besoin de se donner de la peine pour l’aimer. On sait qu’un chemin a du cœur lorsqu’on ne fait qu’un avec ce chemin, lorsqu’on éprouve une paix et un plaisir incommensurables à le parcourir dans toute sa longueur. »

 Le texte qui suit est extrait du roman de Dale Furatani « Menaces sur le Shogun » et je l’ai déjà inséré dans mes Citations :

 «  Sensei, pouvez-vous me dire une chose ? Je pratique chaque enchaînement jusqu’à ce que je l’aie appris avec précision. Mais si je me bats avec quelqu’un qui reconnaît la séquence que j’utilise, n’aura-t-il pas ainsi l’avantage de savoir quel sera mon geste suivant ?

- Si.

- Alors, pourquoi est-ce que je m’entraîne à des enchaînements aussi précis ?

- Pour que tu puisses apprendre à devenir imaginatif.

- Mais l’exacte répétition des enchaînements ne va-t-elle pas tuer l’imagination que j’ai en moi ?

- Dans ce cas, l’imagination que tu portes en toi mérite de mourir. On s’exerce aux enchaînements pour apprendre une technique. La technique est nécessaire pour nous donner la liberté de créer. On ne peut pas déployer de puissance sans une base saine, pas plus qu’on ne peut faire preuve d’imagination sans une maîtrise de la technique fondamentale. Quand tu l’auras maîtrisée, tu pourras associer différents gestes dans de nouvelles et merveilleuses combinaisons. Mais il faut d’abord que tu sois si bien enraciné dans la technique de base que tu n’aies plus besoin d’y penser. C’est cela qui fait un maître du sabre.

- Quand croyez-vous que je maîtriserai la technique ?

- Jamais.

- ...

- Pourquoi crois-tu que je t’ai répondu ainsi ?

- Parce que vous continuez à vous entraîner sans arrêt, en dépit des années passées à manier le sabre. Quand vous croisez le fer avec moi, vous ne faites pas que m’enseigner, vous révisez aussi toutes les subtilités des enchaînements. En corrigeant mes fautes, vous rafraîchissez aussi vos connaissances. Vous dites toujours que nul ne peut atteindre la perfection, seulement s’efforcer d’y tendre. Si c’est vrai, l’effort doit se prolonger à jamais puisque nous avons pour but la perfection du mental, de l’esprit, du corps et du sabre.

- Bien. »

  (Dale Furutani – Menaces sur le Shogun, éditions 10/18)




 

 

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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 20:03

Il y a 4 ans, j’avais entrepris de repeindre ma maison. Elle était revêtue d’un crépi farineux, maigre, qui, après la pluie, laissait paraître le quadrillage des parpaings. Alors, j’ai décidé de lui offrir une nouvelle couche de peinture, à la pliolithe, qui offre un bel aspect satiné, imperméable mais qui laisse respirer les murs.

En façade et derrière la maison, le mur culmine à 3 mètres sous gouttières, c’est une simple formalité. J’ai une échelle en aluminium, légère et rigide, que je peux faire coulisser jusqu’à 6 m, voire 6,50 m. Je suis à l’aise.

Ça devient une autre histoire avec le pignon ouest. À 3 mètres du sol se trouve un balcon protégé par une queue de geai qui le surplombe de 4,50 m... Me voilà parti jouer à l’acrobate sur l’échelle posée sur le balcon et en appui sur le revers de la queue de geai, tenant l’anse d’un seau de peinture qui pèse plus de 10 kg . Avec le rouleau dans l’autre main, pas moyen de se tenir. Il suffit de ne pas regarder en bas ! Ma femme n’était pas là et j’ai pu risquer ma vie dans le calme.

Le problème se pose différemment avec le pignon est qui culmine à ... 7,50 m. Mon échelle est trop courte. J’ai réussi à peindre jusqu’à environ 6 m mais j’ai renoncé à m’attaquer à la pointe du pignon. Un jeune cultivateur me propose une échelle à coulisse, en bois, qui peut atteindre 8 m et me permettrait d’achever mon travail. C’est une antiquité, elle pèse une tonne. Je parviens quand même à la placer au bon endroit et à la faire coulisser jusqu’en haut. Et j’entreprends la montée. Sensation étrange, j’escalade un arc géant. À chaque fois que je pose le pied sur un échelon, l’échelle fléchit et... rebondit. Avant même d’aborder la mi-pente, j’ai l’impression d’être une flèche et que je vais être projeté si je vais plus haut. Je n’ai plus confiance. En moi, en l’échelle. Je redescends, j’abandonne.

C’est la sensation que semblent exprimer certains jeunes Yudansha. Confrontés à des formes de travail basiques mais appliquées avec une exigence accrue, ils se mettent à douter, ils perdent confiance, ils peinent à retrouver leurs sensations. Ils ont besoin de stabilité, d’équilibre, d’un environnement connu et rassurant.

Ont-ils bien acquis les bases ? Ont-ils cent fois sur le métier remis leur ouvrage ? Dans notre monde de zapping, on a tendance à effleurer les sujets, on croit connaître la teneur d’un article en en ayant lu le titre. On cherche un plaisir immédiat. On ne revient pas sur le déjà vu. Les souvenirs s’estompent, la mémoire fait son travail, elle bouche les trous en reconstruisant des souvenirs qui paraissent plus réels que la réalité.

Notre bon Maître me disait il y a quelque temps que certains de ses élèves, parmi les plus anciens et les plus assidus à ses cours, se mettaient à pratiquer des formes de travail « exotiques » certifiant que c’est comme ça qu’il les leur avait enseignées...

Pour ce premier cours de la saison, j’avais au programme : « Tai Sabaki, canalisation, Te Hodoki -> Chika Ma (saisies avant), Randori Chika Ma ». Mon projet annuel est la préparation aux passages de grades. J’avais donc pensé réviser l’ensemble des Te Hodoki sur les saisies de face puis d’étudier l’application des techniques de base (Kote Gaeshi, Shiho Nage, Tenbin Nage, Yuki Chigae, Mukae Daoshi, Hachi Mawashi) en distance Chika Ma. Ce qui permet de vérifier qu’il est possible d’appliquer n’importe quelle technique sur n’importe quelle attaque mais que si des formes sont pertinentes, réalistes, d’autres le sont beaucoup moins.

La pendule était en panne, je n’ai pas de montre, ce qui m’a évité de tenir un emploi du temps minuté et de donner un cours trop roboratif dont il ne serait peut-être finalement pas resté grand-chose.

Un exercice d’esquives O Irimi face à 2 partenaires s’est révélé satisfaisant. Le randori esquives canalisation, quant à lui, a été l’objet de quelques mises au point (direction du regard, genou au sol, grande rotation des hanches).

Ensuite, Te Hodoki sur Jyunte Dori. Ce devait être une simple formalité mais quelques tentatives d’exécution « exotique » plongent les exécutants dans un léger désarroi, ce n’est pas ce que j’ai montré. Penser avant tout à se mettre « en sécurité ». Vérifier pendant tout le déroulement de l’exercice si Uke a l’opportunité de contrer. L’atémi n’est pas un but mais un simple point final. Il n’est porté que pour marquer la fin de l’exercice. La finalité du Te Hodoki est de placer Uke en situation de subir une technique sans lui laisser la possibilité de riposter.

Application de Kote Gaeshi, Shiho Nage et Yuki Chigae. Les mises en place, l’accent mis sur les points importants à respecter pour porter une technique efficace, les corrections individuelles font que le temps passe très vite. Le petit groupe, moitié Yudansha, moitié Kyu, est très attentif, participe volontiers, n’hésite pas à faire des remarques, à poser des questions. Certaines mises au point passent pour des innovations, d’autres pour des archaïsmes, cent fois sur le métier remettons notre ouvrage et faisons preuve de bon sens pour conserver l’esprit et la forme.

 

 

une forme archaïque...

 

Le cours s’achève sur une approche du randori Chika Ma puis avec un randori « libre » dont le côté ludique apporte la détente nécessaire après un cours assez exigeant au niveau de l’attention et de la concentration.

En conclusion, il faut travailler les bases, les bases et encore les bases. Notre bon Maître considère que l’examen du 1er dan est le plus important pour la progression d’un Aïkibudoka. S’il est satisfaisant, les autres passages de grades ne seront que des formalités. Toute la compréhension de l’Aïkibudo est contenue dans ce programme du 1er dan. Les programmes des grades supérieurs ont été enrichis de techniques nouvelles pour « le plaisir », elles seraient en fait susceptibles d’être redécouvertes à partir des techniques de base.

Par contre, si ces bases ne sont pas maîtrisées, pas comprises, les défauts observés perdureront, passage de grade après passage de grade, et auront même tendance à s’accentuer dans le temps. Un tel pratiquant ayant accédé à un grade élevé et devenant enseignant ne pourrait transmettre que des formes erronées. Et dans sa sphère d’activité, ces formes auraient valeur de référence.

S’il vous plaît, soyez vigilants. N’ayez pas pour objectif d’acquérir, ou d’enseigner,  le plus gros catalogue possible de techniques mais cherchez à bâtir sur des bases bien solides. Ce n’est pas très « romantique » mais c’est la garantie d’une belle progression pendant de très nombreuses années.

 

 

 

 

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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 09:52

 


Calendrier des interventions à Saint Léger Du Bourg Denis

 

Mercredi 1er octobre  2008 : évaluations

-          Tai Sabaki, canalisation

-          Te Hodoki -> Chika Ma (saisies avant)

-          Randori Chika Ma


Mercredi 5 novembre 2008 : du Chika Ma au Ma AI

-          Tai Sabaki, canalisation

-          Te Hodoki -> Chika Ma (saisies arrière)

-          Application technique : saisies avant en distance Ma


Mercredi 3 décembre 2008 


Mercredi 7 janvier 2009 


Mercredi 4 février 2009 reporté au Mercredi 11 février 


Mercredi 11 mars 2009 

 


Mercredi 1er avril 2009 

 


Mercredi 6 mai 2009 

 


Mercredi 3 juin 2009 




N.B. ces dates sont susceptibles d'être modifiées en fonction des nécessités

 

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21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 11:20

 

 


 


Fiches pédagogiques

aiki kote gaeshi tanto vignette 7


Histoires, chroniques

Samurai_004.gif

 

 

 

Saison 2005/ 2006

Les compétences de base

Fiche pédagogique 1

Bilan du cours du 7 décembre

Fiche pédagogique 2

Bilan du cours du 4 janvier

Fiche pédagogique 3

Bilan du cours du 1er février

Fiche pédagogique 4

Bilan du cours du 1er mars

Fiche pédagogique 5

Bilan du cours du 22 mars

Fiche pédagogique 6

Bilan du cours du 3 mai

Bilan du cours du 7 juin

Saison 2006 / 2007

Fiche pédagogique 01_06/07

Bilan du cours du 4 octobre 2006

Fiche pédagogique 02_06/07

 Bilan du cours du 8 novembre 2006

Fiche pédagogique 03_06/07

Bilan du cours du 6 décembre 2006

Fiche pédagogique 04_06/07

Bilan du cours du 10 janvier 2007

Fiche pédagogique 05_06/07

Bilan du cours du 7 février 2007

Fiche pédagogique 06_06/07

Bilan du cours du 14 mars 2007

Fiche pédagogique 07_06/07

Bilan du cours du 9 mai 2007

À propos du cours du 9 mai...

Fiche pédagogique 08_06/07

Bilan du cours du 6 juin 2007

Projet 2007/2008

Série 1_07/08

Bilan du cours du 10 octobre 2007

Série 2_07/08

Bilan du cours du 14 novembre 2007

Série 3_07/08

Bilan du cours du 12 décembre 2007

Série 4_07/08

Bilan du cours du 9 janvier 2008

Série 5_07/08

Bilan du cours du 6 février 2008

Retour à Caudebec en Caux

Série 6_07/08

Bilan du cours du 5 mars 2008

Série 7_07/08

Bilan du cours du 2 avril 2008

Défense contre Tambo

Défense contre Tanto

Bilan du cours du 7 mai 2008

Bilan du cours du 4 juin 2008
Saison 2008 / 2009

Réflexions. 1er Octobre 2008

Bilan du cours du 5 novembre 2008
Bilan du cours du 3 décembre 2008

 Bilan du cours du 7 janvier 2009

Bilan du cours du 11 février 2009

Bilan du cours du 11 mars 2009

Retour à Caudebec, 26 mars 2009

Bilan du cours du 1er avril 2009

Du Chika Ma au Ma

Bilan du cours du 6 mai 2009

Bilan du cours du 4 juin 2009

Bilan du cours du 7 octobre 2009

Bilan du cours du 21 octobre 2009

Bilan du cours du 4 novembre 2009

Bilan du cours du 18 novembre 2009

Bilan du cours du 2 décembre 2009

Bilan du cours du 16 décembre 2009

Bilan du cours du 13 janvier 2010

Bilan du cours du 20 janvier 2010

Bilan du cours du 3 février 2010

Retour à Caudebec en Caux 2010

Bilan du cours du 3 mars 2010

Bilan du cours du 17 Mars 2010

Bilan du cours du 31 mars 2010

Bilan du cours du 21 avril 2010

Bilan du cours du 12 mai 2010

Bilan du non cours du 19 mai 2010

 Bilan du cours du 2 juin 2010

Bilan du cours du 16 juin 2010

Bilan du cours du 6 octobre 2010

Bilan du cours du 13 octobre 2010

Bilan du cours du 10 novembre 2010

Bilan du cours du 24 novembre 2010

Bilan du cours du 8 décembre 2010

Bilan du cours du 22 décembre 2010

Bilan du cours du 5 janvier 2011

Bilan du cours du 19 janvier 2011

Bilan du cours du 2 février 2011

Bilan du cours du 16 février 2011

Bilan du cours du 2 mars 2011

Bilan du cours du 30 mars 2011-03-31

Retour à Caudebec 2011

Bilan du cours du 13 avril 2010

Bilan du non-cours du 27 avril 2010

Bilan du cours du 11 mai 2011

Bilan du cours du 25 mai 2011

Stage National en Haute Normandie

Bilan du cours du 8 juin 2011

Bilan du cours du 29 juin 2011

Bilan du cours du 12 octobre 2011

Retour à Caudebec en Caux, 20 octobre 2011

Bilan du cours du 26 octobre 2011

Bilan du cours du 9 novembre 2011

Bilan du cours du 23 novembre 2011

 Bilan du cours du 7 décembre 2011

Bilan du cours du 21 décembre 2011

Bilan du cours du 4 janvier 2012

Bilan du cours du 18 janvier 2012

Bilan du cours du 1er février 2012

Bilan du cours du 15 février 2012

Retour à Caudebec 27 février 2012

Bilan du cours du 14 mars 2012

Bilan du cours du 28 mars 2012

Bilan du cours du 11 avril 2012

Bilan du cours du 9 mai 2012

Bilan du cours du 6 juin 2012

Retour à Caudebec en Caux

Bilan du cours du 26 septembre 2012

Bilan du cours du 24 octobre 2012

Bilan du cours du 24 novembre 2012

Bilan du cours du 5 décembre 2012

Bilan du cours du 19 décembre 2012

Bilan du cours du 16 janvier 2013

Bilan du cours du 30 janvier 2013

Bilan du cours du 13 février 2013 

Bilan du cours du 27 février 2013

Bilan du cours du 13 mars 2013

Retour à Caudebec 21 mars 2013

Bilan du cours du 27 mars 2013

Bilan du cours du 10 avril 2013

Bilan du cours du 22 mai 2013

Bilan du cours du 5 juin 2013

Bilan du cours du 19 juin 2013

Bilan du cours du 25 septembre 2013

Bilan du cours du 9 octobre 2013

Bilan du cours du 23 octobre 2013

Bilan du cours du 6 novembre 2013

Bilan du cours du 20 novembre 2013

Bilan du cours du 4 décembre 2013

Bilan du cours du 18 décembre 2013

Bilan du cours du 15 janvier 2014

Bilan du cours du 29 janvier 2014

Bilan du cours du 12 février 2014

Bilan du cours du 26 février 2014

Bilan du cours du 12 mars 2014

Bilan du cours du 26 mars 2014

Bilan du cours du 9 avril 2014

Bilan du cours du 23 avril 2014

 

 

 

 


 

 

En guise de préface

Itinéraire d'un Kodansha

Quand j'ai rencontré l'Aiki...

Quand j'ai rencontré Alain Floquet

De 1971 à 1975 : s’aguerrir…

Une histoire du Cera

Un petit pan de notre histoire

Nos racines

Histoire de l'Aïkibudo par Maître Alain Floquet

La genèse de l’Aïkibudo par Maître Alain Floquet

Stage de Tarbes, du 18 au 23 juillet 1977

23/28 juillet 1979 : premier stage
au Temple-sur-Lot.

Le Temple-sur-Lot 1980

Le Temple-sur-Lot 1981

Temple 1984

Sacré Graal

Québec 1989

Démonstrations

1966 – 2006 : 40 ans de stage

 Temple 2006 - fiches techniques

Temple 2006

Temple 2007

Temple 2008

Temple 2009 (1)

Temple 2009 (2)

Temple 2009 (3)

Lembrun mai 2010

Temple 2010 (1)

Temple 2010 (2)

Temple 2011 (1)

Temple 2011 (2)

Temple 2012 (1)

Temple 2012 (2)

Temple 2013 (1)

Temple 2013 (2)

40 ans déjà !

 

Citations

Spécificités de l'Aïkibudo

Jugé, parti

À propos des grades

À propos du passage de grades national
du 20 mai

Le hakama et sa signification

Les règles d'or au Dojo

Petit cours de pédagogie

Ukemi Waza

Te no Michibiki

Le mouvement

Le chemin de l’authenticité

Verticalité

 

La Gobbe des Alpes et autres bizarreries

Non-résistance et non-violence

La Voie de son Maître

Du livre et de son usage

Rentrée et ouverture

Ennemis ?

Misanthrope ?

Utopie

Betty

À propos de vidéos

Qui sommes-nous ?

D'où venons-nous ?

Est-ce ainsi...

71 balais !

72 balais : paraître ou être

 

Aïkibudofest 2008, un vrai festival

Aïkibudofest 2012 

 

Katori

Ceinture noire (1)

Ceinture noire (2)

50 ans de ceinture noire : le Jubilé

Communication et publicité

Hoax : des canulars en chaînes

Histoire d’un logo

Les passantes

Les discrets

Non-éloge du gratuitisme

Thélème

Le loup et le chien 

Easter eggs

Easter eggs (suite et fin) 

Du muguet à Pâques

Stage intensif

Cinquième dan

Rentrée 2012

Légendes 1991

Graffiti

Au jour du jour de ce jour...

dégueulasse

Birdie

O Ghel an Heu

Bonne année

Épiphanie

Pâques aux tisons…

Printemps aux glaçons 

Que sommes-nous ?

En attendant la rentrée

Yoseikan Shinto Ryu

30 ans FFAAA démonstration Aikibudo

Fesse Bouc

communiqué

Bonne Année

Les voeux d'Alain Floquet Sensei

 

 

 


 

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21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 10:23

Le Temple sur Lot 2008 : une ambiance exceptionnelle

 

Pendant la dernière semaine de juillet, le tatami de Lembrun accueillait, comme chaque année, une forte délégation hollandaise, un fidèle groupe tchèque, quelques Belges et, cette fois-ci, une belle « gagne » de Québécois. La semaine dernière, ce sont les Belges et les Ukrainiens qui étaient à l'honneur, trois jours de voyage à l'aller et autant au retour pour ces derniers... N'oublions surtout pas le représentant de l'Aïkibudo marocain présent également cette semaine. Et chez les Français, les Kodansha, quelques Yudansha et quelques Kyu... Une cinquantaine de stagiaires en tout.

Évoquer le stage annuel au Temple sur Lot, c'est aussi réveiller des sensations, des images, des souvenirs accumulés depuis près de 30 ans. Sensations oubliées, sentiments assoupis, souvenirs occultés qui remontent parfois avec une surprenante clarté.

C'était il y a 25 ans.

Nous avions fait la connaissance de Sensei Sugino Yoshio l'année précédente. Je portais la moustache et j'avais les cheveux noirs. Mon ami Monmon et moi, nous étions déjà des experts en Kobudo et nous déclinions Ken Jutsu, Bo Jutsu et Naginata Jutsu avec aisance. En 1986, Sensei Sugino me délivra le 2ème dan.

Cinq plus tard, j'ai rasé ma moustache et mes cheveux ont pris peu à peu une teinte grisâtre comme si une couverture de cendres venait occulter mes souvenirs, mes connaissances, mon savoir... J'ai cessé d'aller au Temple sur Lot. Plus tard, j'ai renoncé à mes stages annuels à Québec. Encore cinq ans et c'est dans ma propre région que je me suis senti étranger.

Commença alors une retraite vouée à l'oubli. J'ai échangé les armes contre les outils de jardinage, la machette a remplacé le bokken, la faux la Naginata... Les Kata se sont perdus dans ma mémoire. Je ne trouvais plus ma place. Je m'habituais à la solitude.

C'était sans compter avec les vrais amis. Ceux qui n'admettaient pas que je renonce à mon devoir de transmission, pour qui ma place était sur le tatami avec mes élèves ou aux côtés de mon Maître.

Le premier signe est venu du Québec. Un appel d'un ami très cher qui s'étonnait de mon absence dans la Belle Province et s'inquiétait de la rumeur selon laquelle j'avais abandonné la pratique des Arts Martiaux. C'est ainsi que la jeune F.A.Q. me demanda d'animer l'Aïkibudofest 2005 et que se décida mon retour au Temple sur Lot où je devais rencontrer les organisateurs du « festival ».

Ça faisait plus de 15 ans que je n'avais pas foulé le tatami de Lembrun. Comme je l'ai fait par la suite, en 2006 et en 2007, je me suis efforcé d'esquiver le cours de Katori Shinto Ryu. Tout souvenir de ces Kata, que j'avais pourtant enseignés des décennies auparavant, s'était effacé ! Je craignais le ridicule.

Cette année, j'ai oublié d'emmener mon Bokken. Prétexte suffisant pour fuir les cours de Kobudo. Au grand étonnement de tous. Et de mon Maître et ami qui est enfin venu me demander de cesser de m'isoler et de me morfondre en silence.

Xavier me prêta son Bokken préféré et de multiples amis pleins de bonne volonté, de toutes générations et de tous horizons, se sont succédés pour me remettre à niveau. Ravis de rendre une part de ce qu'ils ont reçu ou étonnés d'avoir le « vieux Maître » pour élève. Amusés de me demander de leur « accorder cette danse » ! Québécois, Belges, Tchèques, Hollandais, Français m'ont ainsi permis de renaître et de retrouver des sensations, des connaissances oubliées. Grâce à ces aimables compagnons, je suis revenu dedans, j'ai retrouvé le plaisir de pratiquer et de me perfectionner.

Pourquoi vous raconter ça ? Qu'en avez-vous à faire de mes états d'âme et de mes pas de clerc ? Je ne savais pas comment vous décrire l'excellente ambiance, le climat très amical qui ont prévalu pendant cette trop courte semaine. Chacun était bien là, bien à sa place. Tous en pays de connaissance, ayant tissé durant ces quelques années de vrais liens d'amitié. Et comme m'a dit une jeune personne au caractère plutôt bien trempé : « Cette année, il n'y a pas de tête de con ! ». Je lui accorde le choix du vocabulaire et j'acquiesce à son affirmation : il n'y avait que des gens sympathiques sur ce tatami.

Une preuve ? Le dernier cours s'achevait à 19 h. Et pourtant, à 20 h 30, les groupes bavardaient encore, échangeaient des idées ou des informations, trouvaient toutes sortes de prétextes pour rester sous l'auvent, devant la piscine, et partager quelques minutes de plus devant une bière...

Et qui en a le plus profité ? Peut-être bien Mia, le petit lutin blond, la petite-fille de Maître Papé, qui s'est livrée à une incroyable opération de séduction du haut de ses 5 ans et demi et a monopolisé l'attention de tous les utilisateurs de la piscine. Le petit bout de chou introverti et craintif est reparti épanoui et sachant presque nager.


 Avec Frédérika - avec  le Maître - toute seule...


 Sieste au soleil - câlin avec « Maître Papé »


 La petite Coquine et le « gros Coco » - les deux blondes font la fête...

Vous comprenez maintenant qu'il s'est passé quelque chose, cette année, au Temple sur Lot ? Bien sûr, il ne faut pas oublier la principale raison de ce rassemblement : se retrouver entre amis de tous pays pour pratiquer l'Aïkibudo avec un Maître toujours surprenant, toujours plus précis, efficace, fluide, inventif, exigeant aussi et tellement généreux. C'est lui qui m'a demandé de décrire ce stage exceptionnel, d'évoquer cette superbe ambiance, de la faire partager à tous ceux qui me liront. Y suis-je parvenu ?


Une ambiance vraiment souriante...

Un compte-rendu de ce type ne peut être que partial - et partiel, aussi !  L'aspect émotionnel y prend le pas sur l'objectivité. C'est pourquoi je vous proposerai d'autres points de vue, sous forme de liens ou "d'encarts", au fur et à mesure qu'ils me parviendront ou que je les découvrirai.

- C.R. publié dans la belle Province : http://pages.videotron.com/shukaijo/Nouvelles.html

 
Voici un aperçu des sujets abordés au cours du stage.

Lundi 28 juillet 2008

1er cours : 8 h - 9 h 30

Exceptionnellement, le premier cours est allégé d'une demi-heure de façon à permettre une mise en place du stage en « douceur ».

  • - Long échauffement dirigé par not' bon Maître
  • - Tai Sabaki en ligne
  • - Nigiri Kaeshi forme Irimi et forme Tenkan.
  • - Nigiri Kaeshi -> Robuse Irimi
  • - Nigiri Kaeshi -> Robuse Tenkan
  • - Distance Ma: Ryote Ippo Dori Robuse (comme dans le Kihon Osae Waza)
  • - Distance Ma: Ryote Ippo Dori Neji Kote Gaeshi

Le Maître insiste sur le fait qu'une technique ne présente pas d'intérêt en elle-même mais en conclusion d'un mouvement. Dans tous les Arts Martiaux on pratique peu ou prou Kote Gaeshi, Shiho Nage... Ce qui les différencie est la façon de les appliquer. La spécificité de l'Aïkibudo se situe dans son concept du mouvement. On ne porte pas la technique pour la technique mais du fait qu'elle se présente d'elle-même à l'issue du mouvement.

 2ème cours : 10 h - midi Katori Shinto Ryu

3ème cours : 16 h 30 - 17 h 30 Katori Shinto Ryu

Je suis arrivé discrètement vers 17 h, je me suis réfugié dans la petite salle d'où je pouvais observer le dojo sans me faire remarquer. C'est du moins ce que je croyais car, à la fin du cours, le Maître est venu me dire qu'il souhaitait que je reprenne ma place sur le tatami. Daniel, qui l'accompagnait, m'affirma que le Kobudo, c'était comme le vélo, ça ne s'oubliait jamais et me proposa de me prêter un bokken.

17 h 30 - 19 h Neji Kote Gaeshi en Chika Ma

Le travail abordé ce matin continue en s'écartant de la forme éducative pour aborder la forme technique. Une technique appliquée sur une saisie se porte suite au dégagement. Si on porte un atémi, on parlera de Te Hodoki. Il faut choisir atémi ou technique, jamais les deux.

  • - Ryote Ippo Dori: il s'agit en fait de Jyunte Dori + Dosokute Dori.
  • - Dégagement sur la main Jyunte: référence à la forme classique
  • - Dégagement sur la main Dosoku: la main saisie vient appuyer sur l'avant-bras homologue (image du fer à repasser)
  • - Ryote Dori: double saisie Jyunte Dori
  • - Gyakute Dori: blocage de la traction en croisant le pied
  • - Muna Dori: 2 formes
  • - Ryo Sode Dori: analogue à Jyunte Dori
  • - Ryo Kata Dori: engager un bras entre les bras de Uke, dégager en attaquant le coude avec l'avant-bras
  • - Kubi Jime: 2 formes (mains parallèles ou croisées)

Mardi 29 juillet 2008

1er cours 7 h 30 - 9 h 30 : Te no Michibiki sur Jyunte Dori et Dosokute Dori

2ème cours 10 h - midi : Katori Shinto Ryu (je reprends contact avec Itsutsu no Kata)

3ème  cours 16 h 30 - 18 h : Katori Shinto Ryu (ça y est, j'ai retrouvé les 2 rôles d'Itsutsu...)

18 h - 19 h : Te no Michibiki, suite du travail abordé le matin

Mercredi 30 juillet 2008

1er cours 7 h 30 - 9 h 30 : Tsuki Uchi no Kata (ce n'est pas ma tasse de thé mais du moment qu'il y en a qui aiment...)

Application technique :

  • - Ushiro Hiki Otoshi
  • - Neji Kote Gaeshi sur saisies en distance Ma (le Maître insiste sur le rôle de Uke qui n'a pas toujours l'intention de saisir et anticipe la chute, ce n'est pas le sens de l'Aïkibudo)
  • - Les étranglements : Ude Jime, Eri Jime, Kataha Jime, Okuri Eri Jime

 2ème cours 10 h 30 - midi : Kobudo (et si on abordait Nanatsu no Tachi ?)

3ème cours 16 h 30 - 18 h : Kobudo (je remémore mal les enchaînements et j'ai tendance à attaquer instinctivement au lieu de suivre le scénario)

18 h - 21 h : Shime Waza, Hikitate Waza

  • - suite de l'étude des étranglements abordée ce matin
  • - étude des Hikitate Waza : Hiji Mage Hikitate, Kannuki Hikitate (2 formes), Kataha Jime Hikitate, Shiho Hikitate, Ude Hikitate

Jeudi 31 juillet 2008

1er cours 7 h 30 - 9 h 30 : Shinogi

  • - forme de base
  • - double Shinogi
  • - sanction sur un mauvais Shinogi
  • - Tsuki Jodan contrôlé avec Shinogi

 2ème cours 10 h 30 - midi : Katori Shinto Ryu (les 2 premiers Kata sont mémorisés, on attaque le 3ème)

3ème cours 16 h 30 - 19 h : Katori Shinto Ryu (passage de grade pour les membres de la FIA)

 Petite soirée barbecue traditionnelle réunissant le Maître et les « anciens ». La petite souris Frédérika a consacré toute son énergie à sa préparation et les Tchèques y ont exprimé avec talent leur Art du feu.


Vendredi 1er août 2008

1er cours 7 h 30 - 9 h 30 : révision des bases

  •  révision des Te Hodoki
  •  Kyu : révision des Kihon
  •  Yudansha : pédagogie du Sutemi

 2ème cours 10 h 30 - midi : Katori Shinto Ryu (les 3 premiers Kata sont en place, on y va pour le 4ème)

3ème cours 16 h 30 - 19 h : Katori Shinto Ryu (peaufinage du Kenjutsu, Bo et Naginata au programme de la rentrée), Daito Ryu, passages de grades Aikibudo pour les membres de la FAI.

Grande soirée grillade organisée par la direction de Lembrun pour l'ensemble des stagiaires de toutes disciplines. Au plaisir du partage se mêle déjà la nostalgie due à une proche séparation.


Samedi 2 août 2008

Le stage est fini mais les adieux s'éternisent. Un dernier coucou aux Québécois et aux derniers résidants. Demain, Temple 2008 ne sera plus qu'un excellent souvenir.

 

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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 19:14

Ça faisait plus d’un an que je préparais ce nouveau rendez-vous qui devait avoir lieu en septembre 2007 mais fut reporté, faute de place au Centre d’Accueil, à la fin du mois de novembre. Finalement, il fut sagement fixé au mois de mai, à la fin de la saison.

De quoi me permettre d’accumuler trac et stress. Je n’y peux rien, j’ai toujours eu le trac avant certains événements tels que rentrée scolaire, démonstrations ou stages... Heureusement, tout disparaît en entrant dans la classe ou en montant sur le tatami mais le doute s’est régalé pendant des jours et des jours à me torturer le tube digestif... et ce samedi 17 mai, quand le vol Air Transat a décollé de la piste de Roissy à destination de Montréal, j’étais encore à me demander ce que je faisais là alors que j’aurais pu rester bien au calme, chez moi…

 

Samedi 17 mai : passera, passera pas ?

En fait, il faisait un temps plutôt agréable quand la navette est venue me chercher ce matin-là à 7 h. Nous sommes arrivés au terminal 3 de Roissy à 10 h, ce qui me laissait largement le temps d’enregistrer mes bagages et d’aller patienter dans le hall d’embarquement.

Contrôle des passeports. Le préposé regarde le mien d’un air soupçonneux. Il regarde la photo avec méfiance. « Il a l’air neuf et il date de 2002... - Certes, je prends soin de mes affaires – Les bordures de la photo ont jauni, ce n’est pas normal. - ??? – Et la couture, au milieu, elle n’est pas réglementaire ! - ??? » Je m’attends à rester bloqué et, finalement, je peux passer avec mon vieux passeport qui a l’air trop neuf.

Pour la peine, j’ai droit à une fouille au corps au contrôle des bagages cabine. Je vais désormais me regarder dans le miroir avec circonspection : est-ce ça, une tête de terroriste ?

L’avion s’est posé à 13 h 10. J’ai franchi toutes les barrières sans encombre et j’ai retrouvé Mario et Martin-Gilles qui m’attendaient pour me conduire chez mon hôtesse, Muriel. J’y retrouvai Daniel Dubreuil venu passer 2 semaines de vacances. Nous avons bientôt été rejoints par Sylvain. Première soirée dans un restaurant très montréalais, le Houston, qui offre le décor et l’ambiance d’un hall de gare.

Si on y mange bien et si les serveuses sont (dé)vêtues de jupes très mini, l’ambiance sonore me parut soudain pesante, il est vrai que j’étais levé depuis 24 h.

Dimanche 18 mai : Shodan

Martin-Gilles se présentait au 1er dan, au dojo d’Anjou. Avec beaucoup d’appréhension, ce n’est pas fréquent d’avoir 2 Kodansha, 6e dan, à un passage de Shodan. Il fut excellent et tout se passa bien. Nous sommes allés arroser ça au Gringo, où la décoration est vouée aux westerns mythiques. Petit problème : il faut manger pour avoir le droit de déguster une bière. Va pour une salade : Abel ou du chef ou je ne sais pas quoi… Je n’arrive pas à sentir la différence. Les jeunes Québécois se régalent d’ailes de poulets… puis nous proposent d’aller manger des sushis car ils ont encore faim… à 16 h 30… Sont fous, ces Québécois !!!

Lundi 19 mai : Oka

Muriel et Daniel m’emmènent à la découverte du parc d’Oka. Il fait beau, encore un peu humide mais les maringouins nous oublient, c’est à peine si nous subissons l’assaut de quelques moucherons anthropophages. Les panoramas sur la vallée du Saint Laurent sont prodigieux. Visite au retour d’une petite entreprise qui produit du miel, de l’hydromel et des dérivés du sirop d’érable. La charmante jeune fille qui nous accueille est fière de nous faire admirer un superbe alambic en cuivre et de nous faire goûter un petit apéritif à base d’alcool d’érable et parfumé au bleuet (la délicieuse et énorme myrtille locale) auquel je ne résiste pas. Ma valise sera plus lourde au départ qu’à l’arrivée.


 

Mardi 20 mai : comme en hiver

Il faut absolument me faire découvrir les Laurentides, cette région aux airs de Jura français. Il tombe des cordes et le froid est hivernal. Les pistes de ski sont encore recouvertes par endroits d’une épaisse couche de neige. Malgré la pluie, la petite station de Saint Sauveur est toute jolie et semble tout droit sortie d’une carte postale. Nous allons nous réchauffer dans un petit restaurant qui nous offre une bonne soupe à l’oignon et une tartiflette de bonne facture. Au retour, je découvre en haut d’une colline, face à un merveilleux panorama, un… château fort ! Enfin, une hideuse réplique en parpaings et toute taguée. À détruire d’urgence !

Le soir, première visite amicale au dojo de Mario, à Blainville. Petit cours confidentiel avec 9 Yudansha dont un Haut Savoyard, élève de Christophe Gobbé. Travail sur les notions de techniques extérieures et intérieures, sur Jyunte Dori et Dosokute Dori, en Chika Ma. Éric, qui fait son retour, est toujours le même excellent Uke qu'il y a 15 ans. J’ai fait le malin et je me suis repassé un claquage sur la cuisse que j’avais mise à mal avant de partir. Avec le même exercice. Pas facile de comprendre qu’on n'a plus l’âge de ses élèves.

Mercredi 21 mai : bobo

Comme il fait beau, en cette fin de journée, Muriel nous propose une promenade au bord de la rivière. J’y récolterai ma première ampoule québécoise. Finies les longues marches pour quelque temps.

Jeudi 22 mai : Anjou

Daniel m’emmène visiter Montréal : le Mont Royal et son superbe panorama puis un peu de magasinage. Le soir, visite amicale à Anjou. Retrouvailles de quelques stagiaires de 2005. Notions de techniques intérieures et extérieures développées autour des saisies Muna Dori et Ushiro Eri Dori (main extérieure ou intérieure, dessus ou dessous) techniques utilisées en exemple : Kote Gaeshi et Robuse, Shiho Nage et Yuki Chigae. Où il paraît bien difficile d’appliquer des consignes simples pour exécuter des gestes simples. Et où il apparaît évident qu’il faut sans cesse travailler les Te Hodoki et les techniques en Chika Ma

Samedi 24 mai : il parle aux oies

Muriel et Daniel m’emmènent à l’écomusée. On y recueille toutes sortes d’animaux blessés, on les soigne et, quand c’est possible, on les replace dans leur milieu naturel. Les stars incontestées sont les loutres, inénarrables cabotines, et les ratons laveurs. Les rapaces, enchaînés ou encagés font un peu pitié mais la plupart ont été imprégnés lors de leur contact avec les humains et ne pourraient pas se réadapter à leur habitat d’origine. Et puis, au détour d'un chemin, derrière une clôture assez symbolique, un couple de jeunes bernaches est en pleine conversation. Dérangées par notre présence, les jolies oies sauvages s'éloignent d'un air méprisant. Vous ne le saviez pas ? Je parle aux oies... Alors, je les appelle : « Gangangangan ! Gangangangan ! » Le jars, interloqué, s'arrête en levant la tête. Daniel, interloqué, me regarde, un sourire au coin des lèvres... Je reprends mon appel, le jars tourne la tête, me regarde et pousse un « Gangangangan ? Gangangangan ? » interrogatif. Je module mon appel et le couple vient alors vers moi en cacardant avec volubilité. Daniel, qui n'en revient toujours pas, filme la scène avec son téléphone en s'exclamant : « André parle aux oies ! » Après un dernier « Gangangangan ! » mes amies palmipèdes retournent vaquer à leurs occupations et nous à notre promenade.

Dimanche 25 mai : l’ombre de Charlebois

Il fait très beau. Muriel et Daniel ont programmé une grande balade sur 2 monts à proximité de Chambly. Comme je ne peux plus pratiquer la marche sportive, Bruno me propose de découvrir sa région et son hospitalité. Visite du fort de Chambly, bâti sur la rive gauche de la rivière Richelieu, au pied de rapides impressionnants. Puis repas en famille et sieste sur la terrasse de son accueillante demeure. Bruno tient à me faire goûter à la bière locale qui garde son caractère artisanal. C’est vrai qu’elle est bonne, excellente même et rappelle nos bières de garde ou les bières des trappistes belges... C’est vrai aussi qu’elles sont copieuses et chargées en alcool et qu’elles me font tourner la tête. Je me rappelle qu’il y a 20 ans, j’avais bu à Québec ma première bière blanche, la Blanche de Chambly produite par Robert Charlebois. Et je réalise que je suis à Chambly. Mais la brasserie a changé de propriétaire et appartient à un groupe industriel américain. Gardera-t-elle longtemps son caractère artisanal ?

Lundi 26 mai : retour à Québec

Je suis venu chaque année donner des stages à Québec de 1989 à 1993. Et puis des événements m’ont empêché de continuer. À mon grand regret. J’ai désiré renouer nos relations, 15 ans après, car notre amitié ne s’est jamais démentie. Daniel Tabouret nous avait donc proposé cette date pour nos retrouvailles.

Nous avons pris l’autoroute A20 sous une pluie battante, accompagnés de 9 stagiaires et cadres de la FAQ. Une cinquantaine de pratiquants avaient répondu à l’appel. La plupart de mes anciens stagiaires, quelques-uns étant en déplacement, et des représentants de différents clubs et de divers horizons.

Encore une fois, dans le mythique dojo de Beauport, le charme a opéré sous le regard bienveillant des grands Maîtres (les portraits de Jigoro Kano, Morihei Ueshiba, Minoru Mochizuki, Alain Floquet et… celui de votre serviteur un peu étonné de se retrouver en si prestigieuse compagnie !) et si la sueur a coulé en abondance, l’amitié, le bonheur, la joie de pratiquer ont tenu les stagiaires en activité pendant... beaucoup plus que les 2 heures prévues. Je crois que nous avons pratiqué tous ensemble un très bel Aïkibudo dans un très bel esprit d’harmonie.

Au petit restaurant où nous a emmenés Daniel Tabouret, je me suis rappelé un peu tard, quand j’ai été servi, qu’une pizza « petite » avait la taille d’une roue de vélo. J’ai fait une conférence sur le dahu à Donald, très intrigué, très intéressé qui a demandé s’il pouvait introduire dans sa propriété cette bibite rarissime au Québec.

Nous sommes rentrés à 3 h 30 ce qui fait que je ne me rappelle plus très bien ce que j’ai fait au cours de la journée qui a suivi.

Mercredi 28 mai : écologie

Visite du jardin botanique et du biodôme. Parmi toutes ces merveilles, mon regard de myope perçoit, sous un rocher, quelque chose qui ressemble à une énorme pince de homard... Je m’approche et je découvre, dans l’ombre, son propriétaire. Une fiche m’apprend qu’il pèse 12 ou 18 kilos, je ne sais plus trop, mais c’est énorme. Ce beau gaillard a échappé de peu à la casserole. Une brave dame l’avait gagné à une tombola et ne pouvant se résoudre à le manger, elle en a fait don au biodôme. Le soir, dernière visite amicale au club de Sylvain, à Sainte Dorothée. Dernières variations sur un cours que j’ai interprété dans chaque club


 

Jeudi 29 mai : début de l’Aïkibudofest 2008

Quelque temps avant mon départ, Mario m’avait demandé si je n’avais rien contre les massages. Sachant qu’il pratiquait aussi la massothérapie, je lui ai répondu que je l’appréciais quand je me confiais à de douces mains féminines.

Et ce jeudi, nous avons notre dernière sortie, destination O Furo... Il s’agit d’un superbe centre où on peut se livrer aux plaisirs du sauna, du spa et du... massage ! Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, je prends donc mon premier sauna, humide, suivi du bain froid, pas si désagréable que ça, puis d’une séance de repos avant de découvrir le sauna sec, très, très chaud. Bain froid, petite sieste et c’est l’heure du massage. Plus d’une heure de massage en profondeur, l’habile thérapeute dénoue chaque contracture en douceur, m’inquiète quand elle s’attaque à ma cuisse toute « maganée », me rassure tout à fait quand je sens mes muscles retrouver leur souplesse. Mes compagnons, irrespectueux, m’ont dit que j'étais revenu tout hirsute et que j’avais l’air de planer.

Cours à Anjou, 30 à 40 stagiaires sont présents. Certains m’ont suivi pendant mes déplacements, d’autres étaient là à l’occasion de mon premier cours dans ce club et quelques nouveaux sont revenus. Application des notions développées dans les clubs sous forme d’éducatifs (spontanéité de la réponse à une saisie)

- stratégie de sortie des saisies arrière : par l’intérieur en glissant, par l’extérieur en s’éloignant.

- travail en Chika Ma sur saisies arrière

- Randori Chika Ma

Vendredi 30 mai : le CAMMAC

Le stage « intensif » s’est déroulé au CAMMAC, un centre d’accueil dédié à la musique, situé dans la forêt des Laurentides, au bord du lac McDonald. Un superbe établissement en bois, avec les toitures en couverture végétale. Tout est sur place, pas besoin de mettre le nez dehors, heureusement parce qu’il pleut. Ça sent bon le bois, le tatami sera posé sur un plancher suspendu, destiné habituellement aux danseurs. L’accueil est aimable, les conditions d’hébergement sont confortables.

Cours du vendredi soir (20 h à 22 h) : du Chika Ma à la distance Ma

- entrées par l’intérieur et l’extérieur

- applications sur Jyunte Dori et Ryote Ippo

Samedi 31 mai : Marathon (c'est facile !) 

Cours du matin (9 h à 11 h) : développement de techniques sur le Tambo no Kata

1er cours après-midi (13 h à 15 h) : Wa no Seishin (rechercher la technique sous-jacente dans le Wa no Seishin et le mouvement, le Wa no Seishin, qui a abouti à la technique)

Développements sur Jyunte Dori, Dosokute Dori et Ryote Dori

2ème cours après-midi (16 h à 18 h): autour du Kaeshi Waza

- reprise du Wa no Seishin sur Ryote Dori (mains dessus comme Oshi Kaeshi et mains dessous)

- le Kaeshi Waza en enchaînement

Wa no Seishin mains dessus -> Kubi Nage -> Uchi Maki Komi

Wa no Seishin mains dessous -> Koshi Nage -> Te Uchi Mata Gaeshi

- le Kaeshi Waza en renversement

Kote Gaeshi -> Tenbin Nage

Shiho Nage -> Mukae Daoshi

Yuki Chigae -> Yuki Chigae

(je ne me rappelle plus la dernière demi-heure où j’ai improvisé pour "tirer" les stagiaires épuisés

Dimanche 1er Juin : départ

Dernier cours (9 h à 11 h) :

J’ai noté 2 points traités, il me semble qu’il y en avait un 3ème… :

Autour du randori canalisation

Techniques contre 2

C’est le premier cours qui ne subit pas de prolongations, il faut libérer les lieux, démonter le tatami, vider les chambres…

 Et puis il faut bien arrêter là. Avec les dernières photos. Les chambres ont été rangées, les bagages sont descendus. Il faut bien se quitter même si ce n’est pas toujours facile et si les yeux sont brillants.

Daniel reprenait l’avion le soir même.
Je suis rentré avec Mario qui a fait un détour par Sainte-Thérèse où habite M. Lamade, son ancien professeur. C'est chez lui, au dojo des Mille Îles, que s'est déroulée la première semaine de mon dernier stage au Québec, en 1993. C'était au coeur de l'hiver, sous un froid glacial et la neige masquait tout le paysage. J'ai mis quelque temps à retrouver mes marques... M. Lamade est en quasi retraite mais il continue sa carrière d'arbitre international Judo. Une vie consacrée aux Arts Martiaux lui a valu d'être enfin inscrit au Temple de la renommée de Judo Canada.


Je devais m’envoler le lendemain. Pour un voyage sans histoire. Quant à l’arrivée, c’en est une autre, d’histoire. Mon passeport ne passe pas le test du scanner : vais-je rester coincé dans la zone intermédiaire, apatride ? Le policier observe le livret sur toutes ses coutures, le passe et le repasse au scanner, m’observe d’un œil inquisiteur pendant que les autres passagers piétinent d’impatience. Finalement, il le confie à son collègue qui le passe sur son scanner, n’obtient aucun résultat tangible, me demande où je l’ai fait faire, l’observe quelques instants avant d’émettre son verdict : « Il est valable ! ». Je peux enfin rentrer chez moi.

J’aurais bien voulu illustrer ce récit de nombreuses photos mais je n’ai pas le réflexe photographe. J’oublie mon appareil quand il fait beau. Je ne le sors pas quand j’admire un paysage, une scène, je suis un contemplatif. Et puis c’est un vieil appareil, avec un viseur très médiocre, inutilisable quand il y a trop ou pas assez de lumière...

Des centaines de clichés ont été pris pendant ces 15 jours et quelques-uns sont venus illustrer ce récit.

  

« C’est facile… »

                                            

 

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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 19:08

Je suis rentré de Montréal mardi après-midi, après avoir vécu 2 semaines intenses, très riches pour l’amitié et la pratique de l’Aïkibudo, dans le cadre du 3ème Festival de l’Aïkibudo, l’Aïkibudofest 2008. Ce préambule permet d’évoquer l’état nébuleux dans lequel je me trouvais mercredi avant de prendre la route pour Saint Léger du Bourg Denis…

Comment expliquer ce qui se passe quand on pose le pied sur le tatami ? Plus de fatigue, plus de décalage horaire. Pendant 2 heures, le corps et l’esprit oublient leurs petites misères au profit de leur mission : enseigner l’Aïkibudo.

Le programme que j’avais prévu s’est effacé au profit d’une demande de Guillaume qui éprouve des difficultés en randori canalisation. Je lui ai donc proposé de reprendre les bases et de l’observer pour comprendre ses problèmes.

Le hakama est un merveilleux accessoire qui permet de mettre en valeur les chutes effectuées avec virtuosité. Il présente aussi un inconvénient, celui de cacher les jambes et d’inciter, probablement inconsciemment, à limiter leur travail au strict minimum. Et c’est là le point faible chez beaucoup de pratiquants. Il suffit de l’enlever pour repérer les défauts et les corriger.

Les exercices ont été travaillés sous forme de randori avec 2 ou 3 partenaires. Points clés : entrée en O Irimi, enchaînement continu des Tai Sabaki, rôle du regard.

Esquives extérieures : attaques Ura Yokomen Uchi alternées à droite et à gauche. Entrée en glissant le pied avant, contrôle au-dessus du coude et à l’épaule arrière en effectuant O Irimi.

Esquives intérieures : attaques Omote Yokomen Uchi alternées à droite et à gauche. Entrée avec atémi au niveau de l’oreille, contrôle de la tête et du bras qui attaque, faire passer Uke pour repartir vers l’adversaire suivant.

Esquives extérieures et intérieures : attaques Tsuki Chudan permettant l’entrée extérieure ou intérieure. Cet exercice met en évidence la difficulté de la plupart des élèves à entrer à l’intérieur de l’attaque.

O Irimi est souvent pratiqué de façon approximative. Si l’entrée est à peu près satisfaisante, la 2ème phase est souvent inachevée : peu ou pas de pivot, déplacement trop court plaçant Tori en quasi déséquilibre… La posture Kiba Dachi permet de corriger ces défauts – et de muscler des cuisses trop faibles…

Canalisations : sur esquive intérieure. Le genou arrière se pose au sol à la fin de O Irimi. La chute de Uke est obtenue par une action derrière sa nuque.

Deuxième partie du cours : évolutions avec le Han Bo (un manche à balai en bois fait l’affaire) issues du Wa no Seishin.

Ryote Ippo Dori, projection directe avec un pivot des hanches, Uke chute dans la continuité de son attaque.

Ryote Ippo Dori, projection suite à Nagashi et à un renversement. Uke chute dans la continuité de son attaque ou selon un angle modulé en fonction de l’amplitude du Nagashi.

Ryote Ippo Dori, projection suite à un double Nagashi. Uke chute en passant derrière Tori qui a posé son genou arrière au sol à l’issue du second Nagashi.

Mêmes évolutions avec le Han Bo. Scénario : Tori se met en garde Chudan pour tenir Uke à distance. Quand il fait une ouverture, Uke saisit le Han Bo à une main de l’extrémité et au-dessus de la main avant de Tori.

Ce type de travail s’avère très ludique et offre une autre approche des sensations de déséquilibre en obligeant Tori à effectuer un déplacement juste.

Bilan de cette saison : les fondamentaux sont constamment à travailler et retravailler. Te Hodoki, travail technique en Chika Ma, randori Chika Ma, étude systématique des Tai Sabaki…

Bonnes vacances, bons stages d’été.



 

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 17:17

 

Du cours du 2 avril m’étaient restées 2 sensations :

-         cette forme d’entraînement à partir du Tambo no kata avait été convaincante, elle permettait d’obtenir un travail très dynamique de la part d’un groupe restreint et de niveau hétérogène

-         il est nécessaire d’amener les élèves à percevoir la différence entre l’attaque du Tambo, destinée à frapper et celle du Tanto, destinée à couper, le Tanto étant souvent utilisé comme un Tambo, sans sensation de coupe...

J’ai donc travaillé sur une fiche analogue, basée sur le Tanto no kata, en abordant notamment les applications sur la 2ème phase, les 4 attaques en Sakate, que je n’ai jamais vu pratiquer en randori...

Il faisait très chaud en ce début de soirée du 7 mai et il n’était pas question de porter le hakama, occasion pour le professeur d’être encore plus attentif à la forme de corps et à la tonicité des jambes des pauvres élèves à qui aucun à-peu-près n’est toléré!

Finalement, le cours a duré 2 h et demie, les keikogis étaient trempés et leurs propriétaires rayonnant d’une agréable lassitude.

Je me suis laissé emporter par l’enthousiasme, j’ai donné généreusement l’exemple et je me suis réveillé le lendemain avec une désagréable sensation à la cuisse droite, forte courbature ou petite déchirure qui semble persister, pourvu qu’elle s’efface au cours de la semaine à venir...

Moralité : il faut savoir modérer ses ardeurs et s’économiser quand on a un droit d’entrée au club du 3ème âge depuis 2 ans.

 

P.S. Si vous vous servez de ces fiches ou si vous vous en inspirez, pensez à donner votre avis à l’auteur, ça ne coûte qu’un peu de temps et ça lui donne envie de continuer.

 
 

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 17:09

Défense contre Tanto : déroulement d’esquives et ripostes sur Tambo no Kata (les 2 partenaires sont en Hidari Kamae)

 

-          Étude théorique de la première attaque

 

-          Shomen Uchi -> Irimi (application théorique)

Points clés : entrée avec contrôle du bras par dessous, poignet contre poignet, placement de l’épaule gauche derrière le coude de Uke

-          Shomen Uchi -> Irimi Yuki Chigae immobilisation

Points clés : entrée avec contrôle du bras par dessous, poignet contre poignet, placement de l’épaule gauche derrière le coude de Uke, armlock, grand pivot arrière avec atémi du coude dans le dos, pas latéral avec dégagement du coude pour passer la tête, placement de la clé (action vers l’arrière), projection avant contrôlée avec la jambe pour conduire Uke au sol, clé de bras (paume vers l’avant)

 

-          Déroulement dynamique du Kata

 

-         Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage

Points clés : entrer le bras droit entre le bras de Uke et sa nuque, repousser Uke vers l’arrière puis le ramener vers l’avant en crochetant sa tête, genou droit au sol

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi

Points clés : contrôler au pli du coude et au creux de l’épaule,  projection par rotation du bassin en posant le genou gauche au sol

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> -> Irimi Ura Ude Nage

Points clés : utiliser l’impulsion donnée par la poussée du pied gauche pour entrer, contrôles analogues à Robuse, forte poussée en entrant la jambe gauche (déséquilibre latéral)

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi-> Irimi Ura Ude Nage -> Tsuki Chudan -> Nagashi pied avant Ude Kake Mae Hiki Otoshi

Points clés : esquive Nagashi (sur place, « sans bouger les pieds »), le bras droit entre et vrille, paume vers l’arrière en remontant dans l’axe du corps et au dessus de la tête, le corps de Uke se trouve déjà projeté vers l’avant du fait du déséquilibre créé par cette action mécanique, puis pivote pour projeter, la jambe avant bien en ligne sur l’avant parallèlement à l’axe de projection. Le genou intérieur se pose au sol

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi-> Irimi Ura Ude Nage -> Tsuki Chudan -> Nagashi pied avant Ude Kake Mae Hiki Otoshi -> Uke change la tenue du Tanto Sakate Ura Otoshi Tsuki -> Irimi Soto Kataha Otoshi

Points clés : entrée avec contrôle au niveau du coude, bloqué avec le tranchant des 2 mains, Uke est « jeté » avec une rotation du bassin

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi-> Irimi Ura Ude Nage -> Tsuki Chudan -> Nagashi pied avant Ude Kake Mae Hiki Otoshi -> Uke change la tenue du Tanto Sakate Ura Otoshi Tsuki -> Irimi Soto Kataha Otoshi -> Sakate Yoko Giri -> O Irimi Shiho Nage (ou Gyaku Kote Gaeshi)

Points clés : contrôle au niveau du poignet et atémi sous l’oreille, accroître le déséquilibre de Uke en entraînant son bras dans un déplacement circulaire

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi-> Irimi Ura Ude Nage -> Tsuki Chudan -> Nagashi pied avant Ude Kake Mae Hiki Otoshi -> Uke change la tenue du Tanto Sakate Ura Otoshi Tsuki -> Irimi Soto Kataha Otoshi -> Sakate Yoko Giri -> O Irimi Shiho Nage (ou Gyaku Kote Gaeshi) -> Sakate Ura Yoko Tsuki -> Irimi Hachi Mawashi

Points clés : entrée en diagonale avec un fort déséquilibre latéral, contrôle de la nuque et du bras avec le coude gauche

-          Shomen Uchi -> Irimi Mae Tobu Nage -> Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi-> Irimi Ura Ude Nage -> Tsuki Chudan -> Nagashi pied avant Ude Kake Mae Hiki Otoshi -> Uke change la tenue du Tanto Sakate Ura Otoshi Tsuki -> Irimi Soto Kataha Otoshi -> Sakate Yoko Giri -> O Irimi Shiho Nage (ou Gyaku Kote Gaeshi) -> Sakate Ura Yoko Tsuki -> Irimi Hachi Mawashi -> Sakate Ushiro Tsuki -> O Irimi Kataha Otoshi immobilisation (ou Uchi Mata Gaeshi)

Points clés : grand déplacement de Uke en crochetant son bras, Nagashi pied arrière en tirant le bras de Uke vers le haut, fauchage de la cuisse gauche de Uke avec le bras droit en glissant le genou droit entre ses jambes

-          Randori, application du Tanto no Kata

 

-          Défense contre Tanto à l’aide du Tambo

·         travaillés en enchaînements

·         modification de la tenue du Tambo en fonction de la hauteur de l’attaque

·         utilisation de l’impact pour plier le bras de Uke

 

 

-          Tsuki Chudan -> Kote Gaeshi

-          Tsuki Chudan -> Tenbin Nage

-          Tsuki Chudan -> Ushiro Hiji Kudaki

-          Omote Yokomen Uchi -> Shiho Nage

-          Omote Yokomen Uchi -> Ura Mae Tobu Nage

-          Tsuki Chudan -> Kataha Otoshi

-          Tambo tenu avec la main homologue à l’attaque

-          Tambo tenu avec la main opposée à l’attaque

-          Ura Yokomen Uchi -> Ude Jime

 

-          Buki Dori Randori

 
 

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 17:05

 

 

-          déroulement d’esquives et ripostes sur Tambo no Kata : les 2 partenaires sont en Hidari Kamae

 

-          Tsuki Jodan -> Irimi (application théorique)

Points clés : contrôle de type Shinogi, placement de l’épaule gauche derrière le coude de Uke

-          Tsuki Jodan -> Irimi Yuki Chigae immobilisation

Points clés : armlock (bras en arc-boutant, main sur la cuisse), en même temps que le pas latéral, forte action de la tête pour accroître le déplacement de Uke, clé provoquant son recul puis lancement de son bras vers l’avant

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Irimi Robuse immobilisation (théorie de l’immobilisation : point fixe sur le coude)

Points clés : blocage de l’attaque au point haut avec contrôles du poignet et du coude en avançant le pied droit, poussée du bras de Uke « dans son oreille », entrée de la jambe gauche en diagonale provoquant le déséquilibre latéral de Uke, point fixe sur le coude de Uke pour l’amener au sol

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi

Points clés : entrer au contact, contrôler au pli du coude et au poignet, charger Uke vers le haut,  projection par rotation du bassin en posant le genou droit au sol

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> Irimi Ura Ude Nage

Points clés : utiliser l’impulsion donnée par la poussée du pied gauche pour entrer, contrôles analogues à Robuse, forte poussée en entrant la jambe gauche (déséquilibre latéral)

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> Irimi Ura Ude Nage -> Omote Do Uchi -> O Irimi Kataha Otoshi

Points clés : contrôle de l’intérieur du coude de Uke puis de sa tête (atémi sous l’oreille), action simultanée sur la tête et le coude bloqué avec le tranchant de la main, Uke est « jeté » avec une rotation du bassin

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> Irimi Ura Ude Nage -> Omote Do Uchi -> O Irimi Kataha Otoshi -> Gyaku Do Uchi -> O Irimi Neji Kote Gaeshi

Points clés : esquiver et contrôler avant de saisir, projection en forme Irimi ou Tenkan suivant l’opportunité

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> O Irimi Ura Ude Nage -> Omote Do Uchi -> O Irimi Kataha Otoshi -> Gyaku Do Uchi -> O Irimi Neji Kote Gaeshi -> Omote  Sune Uchi -> recul du pied gauche, O Irimi Ura Kataha

Points clés : contrôle de la tête en reculant le pied, saisie du poignet par-dessus, action simultanée sur la tête et sur le bras, poignet ramené vers l’omoplate, Uke saisit son poignet gauche avec sa main droite pour assurer le contrôle, projection avec recul du pied droit et rotation du bassin

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> O Irimi Ura Ude Nage -> Omote Do Uchi -> O Irimi Kataha Otoshi -> Gyaku Do Uchi -> O Irimi Neji Kote Gaeshi-> Omote  Sune Uchi -> recul du pied gauche, O Irimi Ura Kataha  -> Gyaku Sune Uchi -> recul du pied droit, Irimi Ashi Tori Oshi Taoshi

Points clés : saisir le poignet de Uke par-dessus en reculant le pied droit, avancer le pied droit vers l’avant puis le pied gauche entre les jambes de Uke en posant le genou au sol, compléter la poussée en plaçant la main gauche à plat derrière le talon de Uke, épaule sous son genou

-          Tsuki Jodan -> recul du pied gauche -> Shomen Uchi -> Hiraki Ashi à droite ->  Omote Yokomen Uchi -> O Irimi Mae Hiki Otoshi -> Ura Yokomen Uchi -> O Irimi  Ura Ude Nage -> Omote Do Uchi -> O Irimi Kataha Otoshi -> Gyaku Do Uchi -> O Irimi Neji Kote Gaeshi -> Omote  Sune Uchi -> recul du pied gauche, O Irimi Ura Kataha -> Gyaku Sune Uchi -> recul du pied droit, Irimi Ashi Tori Oshi Taoshi -> Tsuki Chudan -> Irimi Uchi Mata Gaeshi

Points clés : grand déplacement de Uke en crochetant son bras, Nagashi pied arrière en tirant le bras de Uke vers le haut, fauchage de la cuisse gauche de Uke avec le bras droit en glissant le genou droit entre ses jambes

 

-          Randori, application du Tambo no Kata


 

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"Que peut apporter un livre, parallèlement à la pratique?"

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Du livre et de son usage

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23 septembre, c'est l'automne. Non, c'est la fête à Neuneu, ça mitraille dans tous les coins. Vous ne le saviez pas? Tuer est aussi un loisir.



En quelle année le Cera a-t-il été créé?

Parution au Journal Officiel N°13 du 16 janvier 1975, page 685 :
19 décembre 1974. Déclaration à la préfecture de police. Cercle d'étude et de recherche sur l'aïkido. Objet : étude et recherche des différentes techniques et leur pratique au travers des différentes écoles pratiquant l'aïkido. Siège social : 103, avenue Parmentier, 75011 Paris.
Une histoire du Cera

 


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Le nouveau coq dansa...


Pire de pire...
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Étant très curieux de nature, je suis allé voir ce qui s'y passe et, comme j'ai des idées très originales, j'ai lancé une recherche sur Aïkibudo. Et que croyez-vous qu'il se passa? J'ai trouvé un fichier intitulé Aïkibudo, tradition et évolution et il s'agit bien du contenu de notre cassette.
Alors, pensez-vous qu'il soit raisonnable d'investir beaucoup, beaucoup d'énergie et de moyens financiers pour éditer un document dont le contenu sera aussitôt en libre-service chez la Mule?