Bilan du cours du 6 décembre
Malgré les apparences, cette fiche de préparation s’est révélée particulièrement dense.
Comme je l’ai déjà précisé, j’ai préparé cette série de cours à l’intention des enseignants, à l’occasion de stages du type École des Cadres. En réalité, la population présente à mes cours est essentiellement formée de débutants et de jeunes Yudansha, assistés de 4 anciens.
L’étude de la rubrique Étude Théorique de cette fiche a quasiment occupé la totalité des 2 heures de cours. Les concepts de base du Te Hodoki sur Jyunte Dori, les notions de base du Chika Ma (garde, appuis, posture, placement et utilisation de la force, mobilité du bassin et souplesse des épaules) ont été revus, analysés, peaufinés sans qu’il y ait baisse de l’intérêt ou de l’attention des élèves, quel que soit leur niveau.
Le rôle de l’atemi destiné à provoquer une réaction de l’adversaire et non pas à l’abattre (il faudrait pour cela une force et un entraînement que le pratiquant lambda est loin de posséder et donner un vrai coup de poing risque de faire plus de dégâts au poignet de celui qui frappe qu’à celui qui le reçoit!), les erreurs à éviter pour ne pas se mettre en situation de Kaeshi Waza ont amené les élèves à prendre conscience du danger des routines.
Je conçois la pratique de l’Aïkibudo comme le développement de l’aptitude à se mettre en harmonie avec son environnement.
Il est nécessaire d’apprendre et de fixer les formes de base, les applications sur des attaques codifiées. Il faut savoir s’ancrer dans le sol, utiliser au mieux sa force, sa souplesse, la mobilité de ses articulations.
Il faut être conscient du fait que, dans la réalité, il n’y a pas d’attaque codifiée donc pas de réponse standard. C’est là qu’il devient nécessaire d’être capable d’initiative, de réagir en fonction de ses sensations et non pas d’une évaluation intellectuelle de la situation…
Si on privilégie le spontané, l’instinctif sans avoir une connaissance parfaite des concepts fondamentaux, on dévie vers le n’importe quoi et vers une autre forme de routine.
D’où la nécessité de casser ces routines, les habitudes, le confort du connu et de l’attendu, la facilité. Passer du Wa no Seishin à l’Aïkibudo self-défense, de l’étude technique précise au randori, du travail puissant en Chika Ma à la souplesse du mouvement qui, dans l’absolu, doit tendre à être fluide, élégant et efficace, et, si nécessaire, mettre les élèves en difficulté.
En conclusion, je citerais le fondateur de l’Aïkibudo :
Il n'y a pas de réussite sans maîtrise parfaite des bases. En n’ayant appris que les bases, on serait capable de reproduire correctement n'importe quelle technique, en revanche, pratiquer un grand nombre de techniques sans en connaître les bases ruinerait leur efficacité.
Alain Floquet