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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 11:54

 

 Cinq Normands au Québec ou la découverte du Nouveau-monde

 par les arrière-petits-enfants des découvreurs du Nouveau-monde

 

 

 

 

 Ils étaient cinq cousins Québécois venus à Saint-Léger-du-Bourg-Denis à Pâques 1988 et qui passèrent deux semaines qu'ils magnifièrent aux yeux et à l'imagination de leurs confrères indigènes du continent nord-américain.

Ils étaient cinq Haut-Normands (plus trois accompagnatrices) qui leur rendirent visite en ce mois d'août 1989. Le Québec, les grands espaces, la faune sauvage, les énormes villes nord-américaines... Ils étaient donc huit Haut-Normands, le 7 août, à Orly-Sud, le cerveau plein de clichés et de trac, prêts à embarquer à bord du Lockheed 10-11 flambant neuf d'Air-Transat, à destination de Montréal.

 

 

 

 

Décollage à treize heures, heure française. Arrivée à quatorze heures trente, heure québécoise. Crise de rigolomanie à la douane. Confiscation des « granny-smith » de Jojo. Là-haut, Gérard, Fernande et Richard nous attendent. Transfert dans le bus historique de « l’Élite sportive de Beauport » et c'est reparti pour trois heures et demie de cahots vers Québec.

Québec! Un immense village plein de verdure. Des maisons individuelles avec de vastes pelouses jusqu'à des rues larges comme des boulevards de chez nous!

Réception chez Daniel Tabouret. J'y découvre la chaleur des adeptes québécois, l'incroyable culture de beaucoup d'entre eux et, surtout, l'immense importance des caisses de Labat bleue. Ces caisses, qu'est-ce? L'incomparable bière canadienne, le pendant de notre Badoit*, et qu'ils avalent à l'hectolitre. N'y en a plus? On file chez le dépanneur, ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre!

Dès le lendemain va commencer notre découverte du Québec, cocktail de tourisme et d’Aïkibudo, de rencontres de paysages grandioses et d'incroyables personnages.

Québec. Les plaines d'Abraham, siège de la bataille qui livra le Canada aux Anglais, bloody hell! Vaste panorama sur le Saint-Laurent. Québec signifie « l'endroit où le fleuve se rétrécit ». Il a ici la largeur de quatre Seines! Le château, immense hôtel de prestige. 

 

 

Visite au Parc Jacques Cartier où une réplique de son navire, la Grande Hermine, sèche sa carène qui n'a pas résisté à un séjour prolongé dans un bassin. Là, un tipi, quatre perches et une entretoise couvertes de toile blanche. Dedans, un tapis de sapinettes, un cadre où sèche une peau d'orignal, un berceau en peau de caribou avec un matelas de fourrures de lièvres joliment attachées. Quelques outils, un tambourin. Et Louis Gabriel Jourdain, un Montagnais bon teint. Vous ne connaissez pas les Montagnais, bien sûr? Moi non plus, je ne les connaissais pas, mais j'en suis devenu amoureux : c'est la plus importante nation amérindienne du Canada. Un peuple pacifique, artiste dans l'âme, qui n'a pas fait partie du folklore de la conquête... Je le connais, ce Montagnais... le sosie d'Hiroo Mochizuki! Même visage, même coiffure, même sourire, même voix douce et calme, si ce n'est cet adorable accent québécois! Nous ferons connaissance. Il nous parlera des grands espaces, nous chantera un « rêve de caribous » accompagné de son tambourin, nous dira son espoir de venir en France...

Le village Huron, chez Max Gros-Louis, patriarche et cerveau de la nouvelle prise de conscience de leur identité par les Amérindiens qui, de plus en plus, prennent leur éducation en main, exemple montré par les Montagnais qui ont un enseignement dans leur langue! Éric Cazaillon a cherché vainement les tipis et les coiffes de plumes. Le village Huron est un quartier de Québec, les petits Hurons sont blonds, châtains ou bruns, le nom le plus répandu dans le village est Picard et Mario Gros-Louis va tous les ans aux sports d'hiver à Chamonix!

Relève de la garde de la citadelle. Trois quarts d'heure de spectacle d'opérette présenté par les « dos-rouges » et leur mascotte, un bouc blanc au fumet plus redoutable qu'une armée de moufettes!

 

 

Les chutes de la rivière Montmorency, deux fois plus hautes que celles du Niagara. Les cascades du mont Sainte-Anne et le pont suspendu. Le lac Saint-Jean, immense mer intérieure, si petit, pourtant sur la carte! Pointe-Bleue, début de la réserve des Montagnais. On est loin de l'opulence du village huron. Mais un ravissant musée à visiter. Art vestimentaire, aquarelles, peintures, sculptures, mobilier contemporain, canoë d'écorce de bouleau révèlent un raffinement inouï, je craque!

Chicoutimi, les fjords de la rivière Saguenay où s'ébattent les baleines. Halte au bord de la rivière Chicoutimi pour une fondue chinoise chez Louis Page, un Lyonnais installé là il y a trente ans, disciple d'Anton Geesink, devenu professeur de survie dans un collège. Oui, ça existe!

Le parc des Laurentides, ses orignaux que nous n'avons pas vus. Les baleines de la baie de Tadoussac et des Grandes Bergeronnes...

Des images grandioses décrites dans le désordre et mêlées à des promenades dans le vieux Québec, au sommet des gratte-ciel, ou à une quinzaine d'heures d’Aïkibudo dans le superbe Dojo de Beauport.

 

 

Hospitalité indescriptible. Moi-même et mon épouse chez Daniel Tabouret et Lisette Mercier-Tabouret, Éric et Catherine chez Richard Savard, seigneur de l'île d'Orléans, Jojo et Marie-Claude chez Fernande « Fanny » Grenier, la terreur des siffleux, Martine chez Mario et Marylin « l'Américaine » Venditti, les amoureux poètes et leur chien monsieur Boule.

Épluchettes de blé d'Inde, pots de bière à la Ribouldingue, plats végétariens succulents au Mille-Feuilles, délicat repas au restaurant japonais où l'on apporte sa bière, safari moto à quatre roues chez Donald Caron.

Lundi 21 août, nous rembarquons dans le bus de « l’Élite sportive de Beauport », à destination de Montréal, fief de Raymond Damblant Sensei.

 

 

Après l'immense village à l'Anglaise et les grands espaces du Nord-Ouest, c'est le choc de la grand-ville à l'Américaine. Quadrillage d'avenues, gratte-ciel, parcs grouillant d'écureuils et de marmottes, quartiers résidentiels cossus, clochards et mendiants dans le métro, riches rues commerçantes et anglophones, ruelles jonchées de papiers gras, aux poubelles débordantes et aux escaliers de secours pendouillant tout rouillés comme dans « Starsky et Hutch »!

Un peu désemparé, le groupe, guidé par l'indispensable André Cannas, va découvrir Montréal underground ou nocturne.

 

Jeudi soir, je dirige un cours à l'Hakudokan de Raymond Damblant. Je connais déjà Pascal, Robert, Roger, Linda et quelques autres. Le courant passe. Une amitié naîtra avec Nicole, l'ostéopathe et « Bilbo », le petit lutin... Mes élèves et ceux de Raymond se retrouveront pour un entraînement commun d’Aïkibudo, puis un autre de Kobudo. Rendez-vous sont pris pour les Montréalais en Haute-Normandie.

 

 

 

 

 

Sugino Sensei et son fils débarquent à Montréal dans la nuit du 27 au 28. Je les croiserai au petit déjeuner pour un Ohayo Gozaimasu et un Sayonara.

Le Lockheed 10-11 a décollé de Mirabelle à dix-neuf heures dix. Voyage rapide, une heure et demie de moins qu'à l'aller, ponctué par un apéritif, un repas chaud, la projection de « Qui veut la peau de Roger Rabbit », à ne pas confondre avec « Qui veut la b... ».

Orly, sept heures trente. Autoroute A13. Saint-Léger-du-Bourg-Denis. Débarquement dans la réalité. Les rues étroites, les logements étriqués, la mauvaise herbe. Rêve du Québec… 

 

 

 

 

 

 

 * Vous pensez peut-être que j’aurais dû écrire « Kronenbourg » mais nous étions d’impénitents buveurs d’eau…

 

 

 

 

 Vous me demanderez pourquoi je n’ai à aucun moment parlé d’Aïkibudo… Que pourrais-je dire 18 ans plus tard ? Ce texte, écrit à chaud, m’a permis de laisser jaillir un flot d’émotions qui sont loin d’être taries encore aujourd’hui. Et c’est tout ce que j’avais à dire à ce moment précis.

 

 

 

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homme-53.gif
Étant très curieux de nature, je suis allé voir ce qui s'y passe et, comme j'ai des idées très originales, j'ai lancé une recherche sur Aïkibudo. Et que croyez-vous qu'il se passa? J'ai trouvé un fichier intitulé Aïkibudo, tradition et évolution et il s'agit bien du contenu de notre cassette.
Alors, pensez-vous qu'il soit raisonnable d'investir beaucoup, beaucoup d'énergie et de moyens financiers pour éditer un document dont le contenu sera aussitôt en libre-service chez la Mule?