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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 19:32

 

Nous sommes un tout petit groupe, je dirais presque un groupuscule si ce terme n’avait une connotation péjorative. Si notre Art dispose d’une telle renommée que Google offre en une demi-seconde 112 000 occurrences à la requête « Aïkibudo », beaucoup de nos clubs n’existent que de façon... confidentielle.

Quand, en septembre 1969, j’ai pris en mains les destinées la Section Aïkido Yoseikan de l’Amicale de Malaunay, j’ai compris que je devais me faire connaître si je voulais attirer d’attirer de futurs disciples. À l’époque, deux voies s’offraient à moi.

Les démonstrations, pour spectaculaires qu’elles fussent, avaient un impact essentiellement local. Et même n’y assistaient que des gens déjà peu ou prou informés de l’existence des Arts Martiaux.

Restait la presse. Il fallait convaincre les journalistes de se déplacer ou... fournir articles déjà rédigés et photos déjà développées. C’est d’abord cette voie que je suivis. Je rédigeais les articles, un autre prenait les photos et j’allais frapper à la porte des rédactions. J’eus droit à un article de rentrée sur Paris Normandie et à une chronique mensuelle sur Normandie Matin.

Pour ce dernier, il avait fallu que j’accepte que mes articles soient signés du nom d’un rédacteur et, malheureusement, retouchés par ce même rédacteur... avec l’ajout de fautes de français !

Normandie Matin disparut. Paris Normandie me considéra avec intérêt. L’Art que j’enseignais avait acquis une honorable réputation en Normandie grâce aux démonstrations que j’effectuais à l’occasion des compétitions régionales de Judo. Je fus assez fréquemment honoré de la visite d’un journaliste à l’occasion d’un stage ou d’un autre événement.

Mon club grandit. Nous étions une soixantaine de licenciés en 1971. Ma réputation se répandit à travers la Haute-Normandie. Je fus sollicité du Havre à Évreux. Ce qui ne me rapporta que des remerciements, pas même le remboursement de mes frais de route et encore moins de nouvelles inscriptions. Par contre, un nouveau média s’intéressa à moi et à mon Art dans le courant des années 70 : la télévision.

Deux reportages, puis leur rediffusion, placèrent notre Aïki sur un pied d’égalité avec le Judo et le Karaté. Le petit Poucet commençait à se déplacer à pas de géant ! J’ouvris le club de Bois-Guillaume puis celui de Saint Léger du Bourg Denis. Caudebec en Caux se développait, mes élèves ouvraient Saint Étienne du Rouvray, l’Université de Mont Saint Aignan...

J’avais déjà pris l’initiative d’organiser des stages interclubs mensuels. L’Aïkido Yoseikan prit son indépendance à partir de 1976 d’abord au sein de la Fédération Française d’Aïkido avec le groupe Nocquet. La FFAD, rejointe par le Yoseikan Budo, devint Confédération Française des Arts Martiaux Traditionnels. La CFAMT fut éphémère. Pour obtenir la reconnaissance ministérielle, elle devint Fédération Française d’Aïkido et de Kobudo, le Yoseikan Budo nous avait quittés pour rejoindre le Karaté. Je reçus le titre de Conseiller Technique National avec, entre autres responsabilités, celle d’organiser des Stages de Ligue trimestriels.

La presse régionale couvrait tous les événements, la presse locale, le Bulletin de Darnétal, devenu le Bulletin de l’Agglomération Rouennaise, s’intéressa plus particulièrement au club de Saint Léger du Bourg Denis. FR3 Haute Normandie prit l’habitude de me rendre visite et de consacrer quelques minutes aux infos du soir à chacun de mes stages de Ligue.

Bois Guillaume s’enorgueillit de 120 licenciés en 1983. Saint Léger du Bourg Denis en comptait plus de soixante. La ligue devait dépasser le nombre de 400 pratiquants. Ce fut l’explosion des radios locales avec la libération de la modulation de fréquence. Je me frottai à l’interview radiophonique et à l’art de s’exprimer devant le micro d’un Nagra. Moins subtil fut ce « reporter » qui m’interrogea pendant près d’une heure durant laquelle je m’efforçai d’être aussi éloquent et concis que possible. À la fin de l’heure, il m’annonça : « Impeccable, ça va être intéressant, on peut commencer l’enregistrement... ». Il ne comprit pas pourquoi je le priai de remballer illico son prestigieux Nagra et de retourner jouer dans sa cour ! J’eus d’autres occasions plus réussies de m’exprimer sur les ondes.

À l’aube des années 90, ce fut la création d’affiches communes à tous les clubs et les campagnes d’affichage à chaque rentrée. Le bulletin de liaison interclubs servit à la communication entre les pratiquants haut-normands.

Une ascension n’est pas éternelle. Il arrive un moment où on atteint un sommet puis où s’amorce une descente. L’habitude, la routine, l’usure, le temps qui passe fait son œuvre. Les idées manquent pour rédiger des articles. Les petites mains manquent pour poser des affiches. On se sent confortable en petit comité dans son petit club. On ne communique plus. On risque de s’éteindre.

Le changement de siècle fut porteur d’illusions. La révolution numérique allait nous permettre de communiquer avec la planète entière. L’Internet allait pulvériser les barrières, effacer les distances. En fait, chacun voyage dans son univers personnel, se projetant mentalement dans son petit écran, s’engourdissant dans le même immobilisme que celui des sportifs en chambre devant les « étranges lucarnes »....

Je suis un utilisateur de l’Internet. Il m’a permis de retrouver des amis perdus de vue, je peux communiquer rapidement avec mes correspondants d’outre-atlantique. Les nouveaux outils mis à notre disposition, l’accélération des débits m’ont permis de créer ce blog où je vous entretiens de mes réflexions et de mes expériences. Il me vaut même une nouvelle célébrité... virtuelle : mon nom a droit à environ 500 occurrences sur un moteur de recherche !

Où se niche la célébrité ? Vous savez ce qu’est un widget, un gadget Windows, si votre PC tourne sous Vista. La pendulette, une radio du Web, la météo, il en existe des dizaines. Au fur et à mesure que je rédige cet article, je consulte les sources d’information de la Toile pour confirmer une anecdote, un souvenir... et le hasard m’a fait atterrir sur cette page : http://www.widgetbox.com/widget/les-infos-du-ctir-aikibudo-tonioaikibudo .

Mazette ! Me voilà transformé en widget. D’accord, c’est la photo de not’ bon Maître qui apparaît mais c’est ma prose qui s’affiche ! Qui est Tonioaikibudo ? Qui le connaît ? Devrais-je me sentir honoré d’être ainsi widgetisé ?


Je suis un... ancien pour ceux qui n’osent pas dire un vieux. J’ai encore bénéficié de la culture « vieille France » même si je suis issu des couches populaires. Mon « petit peuple » pratiquait la courtoisie. On attendait parois des années avant de se tutoyer... On n’allait pas directement au but, on prenait le temps d’établir un climat favorable, même si on était pressé. On sollicitait des autorisations avant de publier des informations mettant des noms en cause.

J’aurais aimé que Tonio me contacte, qu’il me présente son œuvre, qu’il me fasse l’honneur de me la proposer, qu’il me demande l’autorisation de la mettre en ligne, à la disposition des internautes, ce qui m’aurait flatté et que j’aurais accepté sans hésiter.

Mais voilà, je suis tombé dessus par le plus grand des hasards, mis devant le fait accompli... Et j’en reviens à mon titre : communication et publicité. Tonio a oublié le sens de la communication avec tout ce que cela sous-entend de démarches, de préparation, de précaution. Il a fait une action de publicité, avec tout ce que ça sous-entend d’indifférence vis-à-vis du sujet et d’agressivité, de brutalité envers les destinataires.

Cher Tonio que je ne connais pas, je ne vous accuse ni d’agressivité ni de brutalité. Vous avez simplement utilisé les méthodes de ceux qui font profession de publicité.  Vous vous êtes approprié mon « Weblog » comme le font la plupart des internautes des informations qu’ils butinent au gré de leurs navigations. Et vous êtes resté enfermé dans votre création au lieu d’en sortir et de faire partager de vive voix le plaisir que vous avez éprouvé de l’avoir réalisée.

Nous aurions fait connaissance, nous aurions élargi le cercle de nos relations, nous nous serions enrichis de nos différences, peut-être aurions-nous un peu plus participé au rayonnement de notre Art, j’imagine que vous êtes un pratiquant et un lecteur assidu de mes articles.

C’est la même problématique pour tous nos petits clubs qui végètent, qui agonisent pour certains. Le plus petit a son site sur la Toile. Et considère que les innombrables heures passées à en faire un petit bijou va diriger des flots de nouveaux adhérents vers la porte du dojo. Sauf qu’on tombe dessus par le plus grand des hasards. Et que si on n’est pas initié, ça passe inaperçu...

Tout ça pour vous dire que j’ai décidé de prendre en mains la communication de mes protégés. Je suis donc retourné à la rédaction du Bulletin de l’Agglomération Rouennaise me rappeler au bon souvenir des journalistes, au temps où ils publiaient de beaux articles, bien documentés, sur mon club... Rendez-vous a été pris pour ce cours du 18 novembre.


Onze Yudansha sont venus apporter leur soutien. « Je suis là quand on me demande de l’aide ! » m’a dit Philippe que j’étais très heureux de revoir sur mon tatami. En attendant l’arrivée du journaliste, j’ai commencé le cours. Le journaliste n’est pas venu mais le cours s’est déroulé, avec une grande intensité.  À la fin de la séance, les kimonos étaient trempés, les visages affichaient des sourires ravis. Commentaire de Pierre : « Il a bien fait de ne pas venir ! »

En fait, un message m’attendait chez moi, sur mon répondeur. Un sujet prioritaire avait bloqué la soirée de notre reporter. Nous sommes appelés à nous revoir. La communication se restaure entre les clubs. Reste à les épauler avec un brin de publicité.

 

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homme-53.gif
Étant très curieux de nature, je suis allé voir ce qui s'y passe et, comme j'ai des idées très originales, j'ai lancé une recherche sur Aïkibudo. Et que croyez-vous qu'il se passa? J'ai trouvé un fichier intitulé Aïkibudo, tradition et évolution et il s'agit bien du contenu de notre cassette.
Alors, pensez-vous qu'il soit raisonnable d'investir beaucoup, beaucoup d'énergie et de moyens financiers pour éditer un document dont le contenu sera aussitôt en libre-service chez la Mule?