Cessons de confondre ce qui conte avec ce qui compte.  (Edgar Morin)

Le dernier cours de l’année, ce n’est pas la fin du monde... d’ailleurs ce destin funeste ne nous est prévu que pour dans 2 jours. Mais ça ressemble toujours à l’apocalypse pour circuler dans Rouen aux alentours du défunt pont Mathilde qui n’est appelé à la résurrection que dans 2 ans pour les prévisions les plus optimistes !

失敗は成功のもと 

ShipPai Ha SeiKô No Moto

Échec est source de réussite

Ce dernier cours de l’année sera une évaluation de l’acquisition des entrées O Irimi sur Choko Tsuki et Tsuki Jodan. Comme je compte axer le 1er trimestre 2013 sur le Randori, il est temps de vérifier la capacité des Kyu à s’initier à la chute dite plaquée, Mae Ukemi.

Un éducatif approprié permet aux plus craintifs de s’y risquer. Auparavant, il s’était agi d’effectuer une roulade par-dessus un partenaire couché puis accroupi de façon à percevoir la part psychologique de l’appréhension devant un obstacle : il est facile de se rendre compte que rouler seul ou au-dessus d’un partenaire est la même chose.

« - Quel est votre secret pour avoir du succès ? - Offrir du bon miel à la bonne mouche au bon moment et au bon endroit. » (Salvador Dali)

Randori canalisation. Se déplacer, canaliser, ça fait partie des compétences à acquérir puis à maîtriser pour progresser sur la Voie de l’Aïkibudo.

La stratégie sera différente suivant qu’il s’agit de Choko Tsuki ou de Tsuki Jodan. Je me répète, j’ai l’air de radoter. Ça fait un trimestre que nous répétons et polissons O Irimi sur ces 2 attaques. C’est compris intellectuellement, ce n’est pas encore évident pour le corps qui a besoin de milliers de répétitions pour apprivoiser les déplacements.

正直の頭に神宿る 

ShôJiki No Kôbe Ni KamiYadoRu

Les dieux se posent sur les têtes franches.

Première épreuve : Randori canalisation sur Choko Tsuki.

Seconde épreuve : Randori canalisation sur Tsuki Jodan. Où l’on constate que les Yudansha, même les plus sérieux, ne sont pas à l’abri d’un relâchement et d’en récolter une baffe... Jeannot sait pourtant bien qu’on ne doit jamais frapper une femme même avec une fleur !

Exige beaucoup de toi-même et attend peu des autres. Beaucoup d’ennuis te seront épargnés. (Confucius)

Du Randori canalisation, il faudra passer au Randori technique. Dans un premier temps, j’ai pensé qu’il serait évident d’enchaîner les techniques comme une variante du Randori canalisation. En cette fin d’année, ça ne paraît pas si évident et je dois faire travailler les élèves par 2. Les Yudansha seront chargés d’initier les Kyu.

Sur Choko Tsuki, Kataha Otoshi :

Sur Tsuki Jodan, Shiho Nage :

巧言令色少なし仁 

KôGen ReiShoku SukuNaShi Jin

Flatteries en abondance, carence du sens moral.

Le cours s’est achevé bien après 21 h, le Randori final n’a pu être effectué que par les Yudansha pour l’édification des Kyu.

Ils savent dorénavant ce qui les attend après les fêtes.

Si la possession d’un degré supérieur d’intelligence n’autorise pas un humain à en utiliser un autre pour ses propres fins, comment pourrait-elle autoriser les humains à exploiter les animaux non humains (Tom Regan)

...Les animaux qui tombent entre les mains de ces bonnes âmes (expérimentateurs, professionnels de l’industrie alimentaire) se retrouvent presque littéralement en enfer. Difficile en effet de ne pas être bouleversé par ces lapins à qui l’on verse des produits corrosifs dans les yeux (décapant pour four, détachant pour moquette, etc.), par ces petits rongeurs à qui l’on fait ingurgiter des produits tous plus toxiques les uns que les autres, par tous ces chiens ou chats électrocutés jusqu’à ce que mort s’en suive pour tester telle ou telle réaction, par ces poules qui passent leur vie dans des cages si petites qu’elles peuvent à peine bouger une aile, par ces veaux maintenus malades presque à en mourir pour que leur viande reste blanche, par ces vaches que l’on dépèce vivantes, et ainsi de suite.

Toute personne sensée a envie de crier : « Arrêtez le massacre ! » Pourtant l’abomination se perpétue. Pourquoi ?...

«  Ne me parlez pas de vos abattoirs, vous allez gâcher mon repas ! »

(in Les Grands Dossiers des Sciences Humaines n° 29, Un siècle de philosophie, une bibliothèque idéale)

Quand j’ai reçu ce message, j’ai eu envie de pleurer ou de tuer...

La façon dont une nation s’occupe des animaux reflète fidèlement sa grandeur et sa hauteur morale. (Gandhi)  

« 14 kilos au lieu de 30, cette petite bull terrier revient de l'enfer... » 

Retirée par la police et le maire d'un village du Perche, d'un cagibi où elle avait été laissée à l'abandon, en attendant qu'elle crève... Pour l'instant nous n'en savons pas plus. Notre association L'Homme et son Chien l'a sortie de fourrière ce samedi 15 décembre où elle avait été conduite la veille.

Nous l'avons appelée BIRDIE. Elle aurait environ 3 ans et souffrirait, entre autre, d'une furonculose. Elle est très craintive. Elle est maintenant sous la responsabilité de notre association et a été recueillie par Fabienne, en famille d'accueil, toujours prête à ouvrir sa porte lorsqu'un animal est en détresse (merci Fabienne, tu as toute ma reconnaissance). 

Notre souci principal pour l'instant c'est de la soigner et qu'elle reprenne du poids grâce à une nourriture de qualité et plein d'amour.

Si vous pouviez nous donner un petit coup de pouce en faisant un don, par chèque ou par paypal (c'est le moment si vous payez des impôts, juste avant la fin de l'année), nous vous en serions très reconnaissants. Désolés de vous solliciter à nouveau, c'est seulement pour ceux qui peuvent. Vous avez été nombreux à répondre à l'appel pour Basile. Nous vous tiendrons bien sûr informés de son évolution.

Si vous avez de l'expérience dans la furonculose, vos conseils seront les bienvenus car, pour nous, c'est la première fois que nous sommes confrontés à ce type de problème.

Merci de ce que vous pourrez faire pour elle et pour nous. Belle fin d'année !

Nous on continue notre labeur car ça rime avec malheur mais aussi avec BONHEUR !

MERCI.

Dominique.

L'Homme et son Chien

BP 50044

28131 PIERRES Cedex

La bonté envers les animaux est un exercice préparatoire devant mener à l'amour de l'humanité. (Plutarque)

Si vous voulez aider l’Association L’Homme Et Son Chien, vous pouvez faire un don soit en cliquant sur le bouton Paypal ci-dessus soit en adressant un chèque  à

L'Homme et son Chien

BP 50044

28131 PIERRES Cedex

Vous recevrez une attestation, 2/3 de votre don seront déductibles de vos impôts.

Si la cruauté humaine s'est tant exercée contre l'homme, c'est trop souvent qu'elle s'était fait la main sur les animaux. On aurait moins accepté les wagons plombés menant vers les camps de concentration si on n'avait accepté sans même y songer la souffrance des bêtes dans les fourgons menant aux abattoirs. Tout homme qui chasse s'endurcit pour la guerre. (Marguerite Yourcenar)

Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde deviendrait végétarien. (Paul McCartney)

« Et l’Aïkibudo dans tout ça ? » me rétorquerez-vous peut-être... Notre Art transmet des valeurs humanistes, notamment le respect de la Vie et de TOUS les Êtres Vivants.

Ça se passe tout près de chez vous. Joyeuses fêtes...

Il y a des jours où je pense que je vais mourir d'une overdose d'autosatisfaction.  (Salvador Dali)

L’Aïkibudo se réorganise. Les dernières inter-régions disparaissent, les régions se sont développées, sont devenues majeures et autonomes, leur animation sera confiée à un Délégué Technique Régional.

La mission des Délégués Techniques Inter-Régionaux est donc terminée, Les DTIR recevront des missions de Délégués Techniques Fédéraux, ce qui étend encore leur champ de responsabilités.

Quid du Conseiller Technique Inter-Régional, si les inter-régions n’existent plus ? Holà ! Pas touche ! J’y tiens ! De toutes façons, je ne peux pas changer le nom de mon blog, il faudrait que j’en crée un autre. Qui ne serait pas connu dans 94 pays...

En fait, je reprends l’ancien titre de Conseiller Technique National, rejoint par mon vieil ami Edmond Royo. Comme au bon vieux temps. Où nombre d’entre vous n’étaient pas nés. Ou étaient encore en barboteuse ! Mon cher Monmon qui a fêté ses 79 ans le 20 novembre ! Toujours actif, toujours présent sur le Tatami, au club ou à l’École des Cadres, prudent dans la pratique de notre Art, les rotations des hanches lui sont déconseillées, mais ne manquant jamais de se défouler dans d’intenses Shiai de Kendo à la fin du cours qu’il a dirigé...

 Monmon a 79 ans !

Le succès, ce terrible dominateur des consciences. (Edmond et Jules de Goncourt)

Le public, pris au sens général, mais ça concerne aussi bon nombre de nos pratiquants de tous horizons et de toutes nationalités, est sensible aux apparences et admire l’image de la force (Free fighting, arts martiaux « efficaces » plus ou moins exotiques...). Voyez sur Facebook les liens vers divers Arts Martiaux à Hakama, admirez ces démonstrations de force... puis adoptez un regard critique, regardez bien les déplacements (ah ! pas toujours de déplacements ?), le maintien de la verticalité (ah ! ce Maître renommé se plie à angle droit à chacune de ses projections ?), la mise en sécurité de soi-même (ah ! ce Sensei représentatif d’une école de Sutemi se reçoit systématiquement sur le coccyx ?) : comprenez bien, l’important c’est d’abord de savoir BOUGER, se déplacer, esquiver, entrer... Le but n’est pas la technique explosive, impressionnante en vidéo mais irréaliste. L’important, c’est l’entrée. Si l’entrée est bonne, juste, précise, quelque chose se produira, une technique naîtra à l’issue du mouvement, une belle technique, harmonieuse et efficace, comme un point à la fin d’une belle phrase. Il n’est pas besoin de s’injurier pour régler un conflit, la brutalité n’a jamais conclu une confrontation, notre Art nous enseigne à nous exprimer avec élégance en respectant la syntaxe.

Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où on peut aller : c’est de se mettre en route et marcher. (Henri Bergson)

Les vidéos que je mets en ligne n’ont pas l’intention de proposer des modèles mais d’évoquer l’ambiance d’un cours. C’est l’occasion de noter les erreurs sur lesquelles peut se construire la progression.

Comme je suis très exigeant en ce qui concerne les dernières mises au point de O Irimi sur Tsuki Chudan (ou Choko Tsuki) et ses corollaires, mes assistants sont stressés. Ils ont atteint un excellent niveau mais ils sont très timides (ai-je donc l’air si cruel ?) et n’osent pas se mettre en lumière. De ce fait, ils vont relâcher leur vigilance et commettre des erreurs que je ne remarque parfois qu’en scrutant la vidéo. Leur prestation n’est pas facile : je leur donne quelques consignes, je leur décris ce que je veux voir exécuter, je le démontre une fois ou deux et ils vont tâcher de présenter aux autres ce que je leur ai suggéré...

Toujours pas content

Je sens que la lumière se répand dans mon esprit à proportion que je le désire, et que je fais pour cela un certain effort que j’appelle attention. (Malebranche)

Ce soir, mon fidèle petit groupe est presque au complet. Je vais confier le fil du cours à Mélanie. Soyons clairs, elle n’est pas chargée du cours, je lui confie la lourde responsabilité de présenter concrètement ce que je lui ai décrit sommairement en m’appuyant sur les connaissances qu’elle est censée maîtriser. En cas de difficulté ou d’erreur manifeste, j’interviens pour apporter les rectifications nécessaires et permettre à Mélanie (ou Guillaume ou Jeannot quand c’est leur tour...) de reprendre le fil du cours.

Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée, c’est d’avoir une pensée toute faite. (Charles Péguy)

On n’aime pas trop se retrouver en face de ses pairs voire de plus haut gradés que soi-même, surtout quand le vieux Sensei observe tout, scrupuleusement, moqueur ou fâché.

On n’aime pas se tromper, se sentir médiocre, avoir la sensation que les autres sont meilleurs que soi. Ça fait près de 45 ans que je connais ce genre de soucis. Que j’ai le trac. Avant un cours, avant une démonstration, avant de me rendre dans une autre région, dans l’avion... Considérons cette faiblesse comme une forme d’orgueil. Ou de vanité. Passagère. Juste avant le cours. Qui prend fin dès qu’on se met en action.

C’est moins facile pour mes assistants, ils n’ont pas le temps de s’adapter, ils sont mis devant le fait accompli. En compensation, ils prennent de l’assurance, apprennent à conduire le groupe, à être vigilants, pointilleux. Ils savent bien que je ne leur délègue ce temps d’enseignement auquel je tiens tant que parce que j’ai confiance en eux.

備えあれば憂いなし 

SonaEAReBa UreINaShi

Être préparé c'est le gage d'une absence de soucis

Ce soir, je veux donc vérifier si l’entrée O Irimi sur Choko Tsuki est bien assimilée tant sur le plan technique que théorique de façon à initier les Kyu au Randori canalisation. Un bref échauffement suivi d’exercices de roulades me permet de constater les progrès de Kyu qui commencent à maîtriser leur réception. Les postures de garde sont plutôt correctes. Reste à comprendre comment porter un atémi. L’enseignement est parfois basé sur le rabâchage !

聞くは一時の恥、聞かぬは末代の恥 

KiKu Ha ItToki No Haji, KiKaNu Ha Matsu Dai No Haji

Demander c'est une honte d'un instant, ne pas demander c'est une honte ineffaçable.

Vidéo 1 : hésitations

Je fais apporter une suite au Tai Sabaki : une rotation du bassin permet de porter un atémi du coude dans le dos de Uke. J’ai manqué de vigilance durant cet exercice, je me suis concentré sur la verticalité, sur la mobilisation du tronc. Je n’ai pas noté que Mélanie avance le pied arrière en tournant... Le premier temps se fait en ligne, la main avant restant en avant pour bloquer l’épaule de Uke. J’ai demandé de rechercher la « fluidité dans le blocage », ce qui a dû causer cette erreur. 

Vidéo 2 : plus de confiance

Mélanie a repris confiance et s’est stabilisée intérieurement. Le contrôle est marqué de fluidité, le mouvement est teinté d’énergie mais ce n’est pas tout à fait l’entrée demandée !

Vidéo 3 : approche de la canalisation

Mélanie a un très  bon contrôle du haut du corps. L’entrée de Guillaume est correcte, il sait travailler avec fluidité et puissance mais il a une légère tendance à monter sur la pointe des pieds.

Vidéo 4 : randori canalisation et entrée, déconcentration...

Mélanie est à l’œuvre, sa démonstration au ralenti permet aux débutants de comprendre le déroulement de l’exercice. Je lui réclamerai ultérieurement plus de précision.

Vidéo 5 : randori canalisation, variante

Le contrôle est un peu différent, du type entrée Yuki Chigae. Cet exercice confirme les observations précédentes et le besoin de se débarrasser des automatismes.

Vidéo 6 : éducatif de type Wa no Seishin

L’entrée de Mélanie est correcte, il suffit d'observer, pas besoin d’explications, cet exercice a déjà été étudié.

Vidéo 7 : Kote Gaeshi suivi de Neji Kote Gaeshi

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces techniques ne sont pas les préférées des Bourdenysiens ! Toutefois, les 2 pratiquants sont studieux, et, après quelques hésitations, l’entrée est bonne, les contrôles sont satisfaisants.

地獄で仏 

Ji Goku De Hotoke

Un bouddha en enfer.

Pour finir, un randori oppose les Kyu aux Yudansha : ce sont les Kyu qui attaquent et apprennent à subir une technique et à être projetés.

Et la citation à laquelle vous avez failli échapper :

Tant qu'il y aura des guerres, le mot "évolution" n'existera pas. L'Homme se trouve toujours dans la préhistoire. (Dimitri Vallat)

« Grrr... Rrrraaa... Grmbl... » comme disait Rahan !

Question existentielle, s’il en est... Un CTIR, qu’est-ce que c’est, à quoi ça sert ?

Pour l’instant, je ne pourrai répondre qu’à la question « LE CTIR, qu’est-ce que c’est... » car il y en a actuellement un seul, votre serviteur.

Et je trouve ça bien.

En 1977, aux  temps anciens de la FFAK, nous étions 4 Conseillers Techniques Nationaux. À la création de la 2F3A, en 1983, il fallut organiser les régions pour développer notre Art. Notre fédération avait obtenu la délégation ministérielle, nous étions dorénavant dans la légalité donc nous ne pouvions plus être des Conseillers Techniques  Nationaux ou Régionaux, titres délivrés par le ministère à des fonctionnaires, nous devenions des Délégués Techniques Inter Régionaux, notre domaine d’action s’étendant sur plusieurs régions jusqu’à ce que nous ayons formé les cadres susceptibles de prendre leur région en charge. De nos jours, c’est mission accomplie, les anciens DTIR vont devenir Conseillers Techniques Fédéraux, aux compétences nationales et internationales et les régions seront animées par des Délégués Techniques Régionaux.

Pour des raisons personnelles, j’ai renoncé à mes responsabilités de DTIR en 1997. Not’ bon Maître, mes amis Kodansha, des amis Québécois se sont émus de ce départ et ont considéré qu’il serait dommage de se passer de mes compétences, aussi modestes soient-elles.

Notre bon Sensei m’a donc demandé de reprendre mes activités avec rang de Conseiller Technique Inter Régional (titre qui n’est pas attribué par l’état à un fonctionnaire). J’avais fini ma carrière professionnelle en tant que Conseiller Pédagogique de l’Éducation Nationale avec des compétences étendues sur plusieurs circonscriptions, je me retrouvais donc en « activités de connaissance »...

Un Conseiller, ça conseille. Un Conseiller Technique, ça conseille dans le domaine de la technique et un Conseiller Pédagogique, ça conseille dans le domaine de la pédagogie, ça paraît évident. Un CTIR exerce son activité dans les 2 domaines, à la demande, dans sa région d’origine ou dans d’autres régions, voire à l’étranger.

Toujours de bon conseil...

J’ai repris 2 cours par mois dans le club que j’ai créé à Saint Léger du Bourg Denis, et j’interviens également épisodiquement à Caudebec en Caux. Ces cours sont offerts à tous les pratiquants de tous niveaux.

Et puis il y a un outil irremplaçable : le « blog du CTIR Aïkibudo », outil d’information, de réflexion, d’échanges... Le cap des 50 000 visiteurs sera probablement franchi d’ici la fin de l’année, visiteurs de passage ou fidèles lecteurs, jeunes professeurs, jeunes pratiquants avec lesquels il m’arrive d’échanger quelques courriels.

Un CTIR se doit d’être toujours actif, le titre de CTIR n’est pas une médaille en chocolat donnée pour partir en retraite. Les articles que je publie en ligne sont toujours le fruit de mon activité d’enseignant, sur le tatami, qu’il s’agisse de bilan de cours, de billet d’humeur, de réflexion ou même de publication d’une fable, d’un poème, d’une chanson, de souvenirs... Quand, rattrapé par le temps, je ne pourrai plus m’exprimer sur le tatami, il est probable que le « blog du CTIR Aïkibudo » sombrera dans le mutisme et finira par s’éteindre...

 Ça tombe bien !

Et quid d’un Kodansha par rapport au CTIR ? Le Conseil des Kodansha a été créé en 1982, il a suivi le choix du nom Aïkibudo pour désigner notre Art. Notre bon Maître s’est entouré de ses plus anciens compagnons de route, Alain Roinel, Claude Jalbert, Edmond Royo, Hervé Villers et votre serviteur pour constituer le Conseil des Sages. Ses membres ont pris le titre de Kodansha, c’est-à-dire anciens titulaires d’un grade dan. Le Conseil des Kodansha s’est, au cours des années, enrichi par cooptation au fur et à mesure que de jeunes talents parvenaient à maturité et se destinaient à consacrer leur vie au développement de l’Aïkibudo. Ces jeunes talents sont aujourd’hui largement quinquagénaires et, à leur tour, ils veillent à la progression de jeunes pousses prometteuses.

A.T. Kodansha... il fallait le trouver !

Jeune pousse en... 1944.

Le premier qui le reconnaît aura droit à ma profonde considération.

Je n’invente rien, je transmets. (Confucius)

À 18 h, j’ai pris la route du club avec Lara et ma genouillère... j’ai le genou en vrac et je suis seul – avec Lara – jusqu’à la fin de la semaine. Pas question de laisser la fifille seule toute la soirée et pas question non plus de dévaster mon genou droit déjà promis à un destin funeste.

Tout va bien jusqu’à la sortie de Darnétal : une déviation ! De quoi me mettre de mauvaise humeur !

Finalement, j’arrive à l’heure. Pedro est déjà sur le tatami, il initie Stéphanie à Itsutsu no Tachi. Lara repère les lieux, reprend ses marques.

Le droit de ne pas réfléchir est l’un des premiers de l’homme adulte. (Tristan Bernard)

Je retrouve le plaisir de donner un cours dans ce Dojo qui est un peu mon œuvre. J’en raconterai l’histoire, elle le mérite, cette « salle de sports » bâtie en 1957, ne répondant à aucune norme mais devenue en 1980 un dojo modèle et le Shibu de la Haute-Normandie...

Ce soir, elle reçoit encore 8 Kyu et 7 Yudansha dont Jaafar venu m’annoncer que ce serait son dernier cours avec nous, il va s’installer définitivement  entre Marseille et Aix-en-Provence.  C’est ce que je devrais faire, j’ai tant de mal à supporter l’humidité et la grisaille. Mais c’est ici que j’ai bâti le monde sur lequel je m’appuie aujourd’hui.

La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés. (Louis Pasteur)

Guillaume est chargé de l’échauffement. Étonnant comment il a pris de l’assurance. Je l’ai connu si mal à l’aise, en plein doute, somatisant probablement au niveau des lombaires... tiens, ça me rappelle quelqu’un. Et pourtant de toute évidence doué... tiens, ça me rappelle quelqu’un.

Il a acquis de la prestance, assuré son élégance, gagné en précision et fluidité. Il lui reste à percevoir son environnement, repérer les erreurs (une erreur classique est la roulade en « crabe » et non en ligne) et s’en servir pour construire son cours. C’est au travers de ses erreurs qu’on progresse. On ne mémorise pas ce qui s’est fait avec une apparente facilité, on n’en a capté que l’apparence. Tout le monde n’a pas l’aptitude à « voler la technique ».

Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. (Jules Renard)

Les premiers cours de la saison peuvent paraître fastidieux aux Yudansha car les cours sont d’abord dédiés aux débutants. Initiation aux roulades. Apprendre à se déplacer. Rectifier sans cesse les postures de garde. Apprendre à frapper « avec les hanches »... Toutes choses que les Yudansha ont possédé mais oublient s’ils ne pratiquent pas l’autocritique ou si personne n’est là pour les replacer en ligne. Le corps est paresseux, il faut constamment le rappeler à l’ordre, le stimuler, le sortir de son penchant à la facilité.

Pour échapper à la critique, ne rien faire, ne rien dire, n'être rien. (Ebert Hubbard)

Mélanie et Jeannot sont chargés de rappeler les points essentiels de O Irimi sur Choko Zuki. Mélanie maîtrise très bien ses bases mais il lui est encore difficile de les conceptualiser. Pour enseigner avec efficacité, il faut être exigeant avec soi-même pour être capable de l’être avec ses élèves.

Je m’aperçois que les grands débutants n’ont pas encore acquis la garde de base : jambe arrière tendue, en appui sur les orteils, genou avant à l’aplomb des orteils, ventre en poussée avant... pas de roulade, encore moins de chute si ces éléments ne sont pas acquis.

Un garçon frappe avec l’épaule, en se déséquilibrant, une poussée suffirait à le faire tomber. Il faut le replacer, lui imposer physiquement les postures. Tout concourt à la sécurité, de soi-même et des autres, et tout est nécessaire pour envisager d’aborder une progression.

Ce n’est que comme ça que peuvent se comprendre les « points essentiels » de l’exercice : avancer le pied arrière en restant dans la même garde, corps vertical et main avant bloquant l’attaque de Uke, effectuer ensuite une rotation de 180°, avec éventuellement le test du coup de coude dans le dos de Uke.

Mélanie enchaîne avec l’initiation à la canalisation. Le randori canalisation devrait pouvoir être abordé dès la prochaine séance.

蓼食う虫も好きずき 

Tade Ku U Mushi Mo Suki Zuki

Manger du 'Tade' (une épice particulièrement forte), même les insectes ont leurs préférences.

Chacun ses goûts.

Aujourd’hui, je vais aborder l’étude de O Irimi sur Tsuki Jodan. Il est évident qu’il n’est pas possible d’entrer sur une attaque au visage comme on le fait sur une attaque en Chudan. Le premier geste consiste à dévier l’attaque et à l’abaisser. Tori vient contrôler le bras de Uke au niveau du coude en le déviant vers l’intérieur et l’abaisse en glissant la main vers le poignet. Le O Irimi s’effectue ensuite.

Dans l’exercice proposé, Tori avance en allant chercher l’épaule de Uke pour le déséquilibrer sur l’avant puis, pendant le « Nagashi » sa main glisse vers l’avant-bras ou le poignet.

渡りに船 

Wata Ri Ni Fune

Un bateau pour la traversée

Être dans une situation difficile et recevoir une aide inespérée.

Une première série d’exercices va porter sur Kote Gaeshi, forme flexion pour tout le monde, forme Neji pour les Yudansha.

Kote Gaeshi apparaît naturellement à l’issue du mouvement. Il se porte en fléchissant les jambes, surtout pas en s’inclinant.

Si on essaie de tordre le poignet dans cette position, on se met en danger car Uke est trop près. Il faut donc s’éloigner pour tendre le bras de Uke et placer la torsion sur le déséquilibre avant.

壁に耳あり、障子に目あり 

Kabe Ni Mimi ARi, ShôJi Ni Me Ari

Il y a des oreilles aux murs et des yeux aux Shôji

Rien n’est fixe, rien n’est figé. Les exercices servent à faire percevoir les éléments fondamentaux, à acquérir les bases. Ensuite, tout est question d’adaptation au mouvement d’où naîtra la technique.

Je demande donc à Mélanie et Jeannot de nous démontrer 2 formes de Ushiro Kata Otoshi.

Dans le premier cas, Uke est fluide. Tori entre en allant chercher l’épaule extérieure et entraîne Uke comme pour lui porter Mukae Daoshi. Uke essaie de se dégager en avant. Tori le relève en appuyant sur ses 2 épaules et en les tirant vers l’arrière.

Dans le 2^ème cas, Uke essaie de remonter quand Tori tire sur son bras. Tori inverse son action et renverse Uke...

« Ce n’est pas très clair, Sensei André... – Je n’ai pas l’intention de tout vous donner, petit cactus. Cherchez et gagnez votre récompense ! »

Randori pour finir. Les Yudansha avec les Kyu dans un premier temps puis en 2 groupes séparés, chacun travaillant à son niveau.

住めば都 

Su Me Ba Miyako

Si on y vit, capitale/ville

À chaque oiseau son nid est beau.

Je ne peux pas résister au plaisir de vous suggérer un lien, allez-y, vous ne le regretterez pas :

http://www.youtube.com/watch?v=dyZ9atY7xMs

Et n’oubliez pas de vous rendre régulièrement sur le site national, il y a souvent des informations intéressantes, inhabituelles.

Bon vent, Jaafar !